Photo : Slimene S. A. Bien sûr, un cérémonial très riche en couleurs irradiant l'arc en ciel sportif, culturel et social qui noue les liens sacrés de la famille de la fraternité. Mais, aussi beaucoup de symboles hauts en signification, ce marathon de l'espoir avec au bout la ligne d'arrivée sacrée qui ponctue la victoire du camp de la paix et de la liberté. La formulation heureuse est de Mahfoud Ali Beiba, président du parlement sahraoui et chef des négociateurs, En présidant les festivités de Dakhla, il ne croyait si bien dire pour traduire en peu de mots l'immense attente d'un peuple fier et debout. Rien, absolument rien ne vaut la terre natale qui vit dans la dignité la morsure venimeuse coloniale du makhzen de toutes les aventures et de la dérive finale. Il advient que ce Marathon du retour véhicule la double signification : le martyr incessant qui se reconnaît aujourd'hui dans la participation des 11 militants des droits de l'homme en provenance des territoires occupés et la manifestation au concret d'un Etat constitué à souveraineté inachevée. A son 34e an d'existence, l'Etat sahraoui est fort de ses principes fondateurs attachés au choix populaire et de la conviction en un avenir de paix et de coopération bénéfique pour tous les peuples de la région. Le message de Beiba privilégie la voie de la paix, en dépit de l'escalade marocaine, des discours provocateurs et des approches irréalistes. Du haut de la tribune de Dakhla, l'événement marquant reflète le sentiment d'appartenance sahraouie. La présence remarquée et très attendue des militants des droits de l'homme représente, pour le chef de la délégation, Hakim Es Sabar, le refus intégral de l'autonomie fictive et un puissant défi aux méthodes répressives du makhzen à la réputation bien établie. Les 11 des territoires occupés qui ont franchi toutes les barrières de tous les interdits proclament une fidèlité à leur jeune Etat en lutte pour ses droits inaliénables, la foi inébranlable de l'unité et de la poursuite de la résistance jusqu'à l'indépendance. DE DAKHLA À BIR LAHLOU TOUS UNIS C'est à Bir Lahlou que le rêve sahraoui a commencé à prendre. C'est là où le jeune Etat a été proclamé, il y a 34 ans pour prendre la dimension d'une juste consécration internationale. La Rasd est reconnue par plus de 80 Etats dans le monde et siège à l'Union africaine. Une si belle «promesse», évoquée par le Premier ministre Abdelkader Taleb Omar, dans son discours d'ouverture des festivités officielles. En l'absence du président Abdelaziz en visite officielle en Amérique latine, le Premier ministre sahraoui a évoqué, en présence du ministre de la Défense, Mohamed Lamine Bouhali, du secrétariat, des membres du gouvernement et du conseil consultatif, le choix de Bir Lahlou, le cœur battant de la Rasd. Sous le regard attentif des invités de marque et des humanitaires d'El Ayoune. Dans la famille qui espère, les relations de solidarité confortent davantage le mouvement de solidarité international. Si à Dakhla, la société civile d'Europe (Italie, France, Espagne) mène le convoi de la fraternité, au coté de l'Afrique ( Nigeria, Afrique du Sud) et des nouveaux partisans (Australie, Canada, USA), le tout Bir Lahlou baigne dans la chaleur de la main tendue des 6 ambassadeurs (Cuba, Venezuela, Zimbabwe, Nigeria, Angola et Mozambique) et des 3 chargés d'affaires (Afrique du Sud, Guinée Bissau et Ghana) marquant de leur présence un appui inconditionnel à un combat légitime. Certains, pour la première fois. Mais, pour la plupart, en signe de soutien inaliénable à l'héritage anti- colonial commun. Une promesse donc «bien présente dans les esprits», à travers le combat par les armes et la résistance pacifique. La démonstration de force était aussi présente dans la parade militaire validant le choix conscient du «fusil à gauche» et du «rameau d'olivier» qu'il ne faut surtout pas laisser tomber. La Minurso a tout vu. Les 4 officiers étaient là.