Faut-il s'arrêter sur les affiches du Front national qui, à chaque campagne électorale, s'illustre dans son fonds de commerce favori : alimenter et instrumentaliser les peurs pour générer des tensions et inciter au repli identitaire en France. Sa dernière et non moins controversée affiche est au mieux d'un très mauvais goût doublé d'un plagiat d'une sinistre affiche anti-minarets de l'UDC (Union démocratique du centre), l'extrême-droite suisse. On le savait aux abois, en panne de stratégie, populiste, ignoble mais pas aussi bas ! « Non à l'islamisme, la jeunesse avec Le Pen ! » tel est son slogan relayé par un graphisme illustrant une femme en burka, sur un fond d'une France aux couleurs vert, blanc, rouge, quadrillée par sept minarets en forme de missiles. La peur d'une disparition du FN de la carte politique française après le 14 mars, date des élections régionales et son envie de s'offrir une dernière provocation, n'expliqueraient pas cet acharnement contre l'Algérie. Comme si notre pays qui a lutté seul contre le terrorisme est terroriste. Comme si tous les arabes de France, nationaux ou immigrés qui sont Tunisiens, Marocains, Libanais sont …Algériens et ces derniers à l'origine de tous les problèmes de chômage, d'insécurité, de scolarité et de fiscalité de l'Hexagone. La LICRA, Ligue contre le racisme et l'antisémitisme, entend poursuivre Jean-Marie Le Pen (81ans) et le Front national devant la juridiction compétente pour les y contraindre à retirer le poster xénophobe. Le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) demande, «en urgence, le retrait de l'affiche, l'interdiction de la coller ainsi que la condamnation de ses auteurs». Le gouvernement de Sarkozy où siège un Brice Hortefeux qui estime «quand il y en a un arabe ça va et quand il y en a beaucoup, il y a des problèmes », n'a pas encore réagi à cet usage d'un drapeau étranger par un de ses partis.