Malgré l'aggravation de la situation, le président sortant Hamid Karzaï a conservé une avance confortable sur les trois douzaines d'autres candidats dans le dernier sondage. Depuis des semaines, les forces afghanes et étrangères mènent des opérations, surtout dans les bastions talibans du sud, visant à sécuriser les «points chauds» afin que la population puisse élire un président jeudi prochain. Mais la multiplication des violences n'a fait que renforcer la crainte de voir les scrutins ternis par une forte abstention, faute de sécurité suffisante, qui décrédibiliserait des élections que les talibans ont appelé à boycotter. La commission électorale a annoncé que plus de 10% des bureaux de vote pourraient rester fermés le jour du scrutin pour des raisons de sécurité. Un nouvel avertissement affiché, hier sur des tracts, vient renforcer ce sentiment. Les talibans menacent d'attaquer directement les bureaux de vote lors des élections. « Ce message vise à informer les habitants (de ne) pas participer aux élections, pour ne pas devenir une victime de nos opérations, parce que nous allons utiliser de nouvelles tactiques », affirme ce texte attribué à divers commandants talibans du sud. « Nous utilisons de nouvelles tactiques visant les centres de vote. Quiconque sera blessé dans et autour des centres de vote en sera responsable, car il en aura été informé à l'avance », a souligné le porte parole des talibans Yousuf Ahmadi. Le message a été compris la veille lors de l'attentat devant le QG de l'Otan. «C'est un avertissement, qui montre que les talibans peuvent attaquer à tout moment», avait estimé Waheed Mujda, écrivain et analyste politique afghan. «Les forces de sécurité afghanes et de l'Otan ne seront pas capables de stopper des attaques de ce type si elles se produisent le jour des élections», a-t- il prévenu. Malgré l'aggravation de la situation, le président sortant Hamid Karzaï a conservé une avance confortable sur les trois douzaines d'autres candidats dans le dernier sondage. 44% des personnes interrogées ont indiqué qu'elles entendaient voter pour, son plus sérieux adversaire, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, ce qui a considérablement réduit l'écart. 26% des personnes sondées ont déclaré qu'elles allaient voter pour lui.