La Chambre des représentants offre, après le vote du Sénat, en décembre, un «exploit aux dimensions historiques» au président Barack Obama en lui permettant de réussir là où pas moins de sept présidents ont échoué depuis un siècle. Après des mois d'âpres négociations avec les républicains et une partie des démocrates, une réforme de l'assurance-maladie, adoptée par 219 voix contre 212. D'un coût de 940 milliards de dollars sur 10 ans, elle offrira une couverture à 32 millions d'Américains qui ne sont pas assez pauvres pour bénéficier des programmes d'aides aux plus déshérités, ni assez fortunés pour s'offrir une police d'assurance, dont le coût peut facilement atteindre plus de mille dollars par mois et par personne, réduira le déficit américain de 138 milliards de dollars, selon le bureau du budget du Congrès, couvrira, d'ici 2016, 95% des Américains de moins de 65 ans et interdira aux assureurs de refuser une couverture à des personnes préalablement malades ou de ne pas étendre la couverture des parents à leurs enfants jusqu'à l'âge de 26 ans. Désormais, la couverture santé sera obligatoire pour tous les Américains. Ceux qui la refuseront payeront une amende de 750 dollars par an à partir de 2014. Les entreprises de plus de 50 salariés payeront, quant à elles, 2000 dollars par an. Après cet « exploit » qui lui permet d'entrer dans l'histoire, le premier président noir américain peut maintenant mobiliser ses troupes pour faire passer ses réformes sur les banques et le climat et s'occuper du conflit israélo-palestinien qu'il a délaissé ces derniers mois. Les républicains, qui n'apprécient pas les démarches d'Obama, sonnent l'alerte. Leurs sénateurs ont promis de faire échouer l'adoption des « corrections » à la réforme voulues par la Chambre. Bill McCollum, l'attorney général de Floride, menace d'attaquer, avec ses collègues de neuf autres Etats (Caroline du Sud, Nebraska, Texas, Utah, Pennsylvanie, Washington, Dakota du Nord et du Sud et Alabama), cette réforme. «La réforme de l'assurance-santé adoptée par la Chambre des représentants viole clairement la Constitution des Etats-Unis et empiète sur la souveraineté de chaque Etat. Nous engagerons une action pour protéger les droits et les intérêts des citoyens américains si le président promulgue cette loi », dit-il dans un communiqué.