Une exposition collective intitulée « Identité algérienne, un art de vivre en Algérie », regroupant quatre vingt œuvres se tient durant ce mois de mars au Musée National des Beaux Arts, El Hamma, Alger. Cette exposition à laquelle ont assisté des personnalités connues du champ culturel à l'exemple de Bachir Yelles, Souhila Belbahar et bien d'autres encore, comprend des œuvres de différentes époques, styles, techniques et écoles représentant le travail de différentes écoles artistiques des trois générations d'artistes. A travers cette exposition, l'ensemble des artistes, qui utilise un contraste harmonieux de couleurs telles que les bleus, les verts ou les marrons, esquisse aussi, dans des œuvres empreintes de beaucoup de poésie malgré leur sobriété, des formes architecturales locales ainsi que le signe ancestral auquel elle donne une touche personnelle. « C'est un clin d'œil à notre terroir, une manière à nous de se ressourcer, de faire revivre et ressusciter des racines, nos racines qu'on a hélas perdus de nos jours en raison des effets de la globalisation », regrette Mme Dalila Orfali, directrice du Musée National des Beaux Arts. Une palette colorée permet donc de mettre en exergue la beauté du patrimoine et des scènes de la vie que ces artistes retracent fantastiquement. Ces œuvres invoquent la beauté des sites et monuments avec une ambiance conviviale. Des paysages et des scènes de la vie quotidienne d'antan, et toute cette ambiance propre aux vieilles cités. Partager des moments de plaisir, échanger librement ses idées, être soi même, est le message que ces artistes veulent extérioriser et communiquer par le biais des formes et des couleurs librement exprimées. Ces toiles sont tout d'abord une sorte de langage visuel qui essaie de rendre visible le monde extérieur, notre monde. Parmi les tableaux exposés figurent ceux d'Azouaou Mameri dans ce paysage de Kabylie qu'il peint pour nous faire découvrir l'architecture de cette région. A travers les œuvres de Mohamed Racim, on a cette « agréable» impression de parcourir les maisons du « Fahs » comme celles situées à Bouzareah. Pour sa part, Mohamed Temam a remarquablement réalisé à partir d'un patchwork les jardins d'Alger. Quant à Chaouane Abderrahmane, il a présenté une scène d'une dame d'un âge vénérable en train de vaquer à ses occupations quotidiennes. Les jeunes ont eux aussi présenté leurs fresques. Le public peut admirer les aquarelles imagées de Aïn El Hammam réalisée par la jeune Bahia Boua où encore de Djahida Haouadef. « Je peins du beau, de la nature dans toute sa splendeur, de la verdure paradisiaque, des fleurs et encore des fleurs», confie Djahida Houadef qui dans l'abstraction, utilise des couleurs en aplats pour obtenir des formes mises en valeur par une palette riche en couleurs et en lumière. La direction du Musée national des Beaux Arts consacre, depuis l'an dernier un espace artistique pour les jeunes. Une manière d'encourager la création artistique et d'offrir des chances aux jeunes de promouvoir leurs talents. A l'occasion de la célébration du mois du patrimoine, le Musée national des Beaux Arts ambitionne d'organiser une rencontre sur un concours d'idée pour la restauration du rez-de chaussée de cette institution, qui regroupera les jeunes étudiants de ce Musée avec ceux de l'école de l'architecture d'Alger. Par ailleurs, une exposition est programmée pour la date du 1er juin (fête mondiale de l'enfant) qui portera sur l'initiation à l'archéologie et le patrimoine à travers les œuvres du Musée National des Beaux Arts.