Dimitar Berbatov est loin d'être aussi populaire que Wayne Rooney à Old Trafford, mais en l'absence de l'idole, blessée, tout Manchester United comptera sur l'attaquant bulgare pour vaincre le Bayern Munich en quarts de finale retour de la Ligue des champions, mercredi. Ses immenses qualités sont reconnues en Angleterre, mais il est parfois jugé indolent, et beaucoup estiment qu'il n'a pas donné la pleine mesure de son talent depuis son transfert à prix d'or de Tottenham (35 millions d'euros). Il était alors annoncé comme le successeur d'Eric Cantona, le demi-Dieu de ManU. Mais s'il a montré une technique immaculée, son manque d'instinct de tueur ne lui ont pas permis de gagner auprès des fans la même mansuétude qu'un Ruud van Nistelrooy, qui répugnait également aux tâches défensives, pouvait également être nonchalant, mais marquait but sur but. En début de saison, il se disait qu'Alex Ferguson allait aligner un duo Rooney-Berbatov, mais il a finalement opté pour un milieu renforcé à cinq (avec deux ailiers) et Rooney seul en pointe, ce dont le Bulgare a fait les frais. Cela a été interprété comme une baisse de confiance de Ferguson pour un joueur qui a dû le plus souvent se contenter du rôle de +celui qui joue quand Roo a besoin de repos. Il a également été en délicatesse avec un genou fin 2009. "JE NE SUIS QUE DIMITAR..." Neuf buts marqués seulement lors de sa première saison, déjà 12 pour celle en cours, Berbatov s'est amélioré, mais il doit mieux faire. Le Bulgare sait qu'il n'a pas encore convaincu. "Après ma première saison, j'étais déçu par mon jeu, dit-il. Les critiques des supporteurs ? C'est de ma faute, pas de la leur, à moi de m'adapter. C'est leur club. Il ne faut pas oublier qu'ici ils sont habitués à Best, Charlton, Cantona... Je suis juste Dimitar. J'ai réussi quelques passes décisives, mais je dois marquer plus de buts." "Quelque fois je reste éveillé la nuit en me disant: +J'aurais dû plutôt faire ça...+ explique-t-il. Je ne sais pas pourquoi des fois ça ne marche pas. Peut-être est-ce la chance, peut-être est-ce moi..." Peut-être est-ce le club, bien plus mythique que le Bayer Leverkusen ou Tottenham, ses anciens maillots. "Jouer pour Manchester United est un peu plus exigeant", dit Bobby Charlton, une des vieilles gloires des +Red Devils+, qui garde les yeux de Chimène pour le Bulgare. "Vous ne pouvez pas vous contenter de montrer les choses formidables que vous savez faire. Il faut aussi se coller le sale boulot, chasser pour récupérer le ballon, aider vos défenseurs", explique Charlton. "La grande force de Berbatov, c'est sa vivacité d'esprit et sa capacité à résister physiquement à son adversaire. En plus, quand il donne le ballon, il vous facilite la vie. Tout est si précis", complimente encore le champion du monde 1966. Berbatov n'a pas brillé contre Chelsea, la première de ses grandes occasions de se montrer pendant la convalescence de Rooney, mais il restait sur un excellent match à Bolton (un doublé) et semble réellement en forme. "Les performances de Dimitar dans les victoires contre les Wolves et Bolton ont montré sa détermination, argumente Gary Neville, un de ses coéquipiers. Et il a été épatant quand il a remplacé Wayne". Il lui faut cette fois l'être dans un match au sommet.