Les sunnites ne semblent pas disposés à accepter Maliki comme Premier ministre avec l'appui de l'Alliance nationale irakienne. La commission électorale irakienne cède devant Nouri Al-Maliki qui a refusé de reconnaître les résultats des élections législatives du 7 mars que les Etats-Unis et l'ONU ont salué comme « crédibles ». Elle a ordonné hier et à la surprise générale des Irakiens, un décompte manuel des bulletins de vote pour les 70 sièges de Bagdad. Le Premier ministre chiite sortant peut espérer «modifier» à son avantage les résultats des législatives : sa liste, l'Alliance pour un Etat de droit, est arrivée avec deux sièges de retard seulement (89 et 91 sièges) au Parlement derrière le bloc Irakia d'Iyad Allaoui, son prédécesseur laïque. Une modification qui pourrait permettre d'arriver avec sa liste en tête et de former, conformément à la Constitution, le gouvernement. Selon Hamdia al-Hussaini, un membre de la ommission, ce recomptage des voix a été ordonné par les trois membres du département juridique qui a été chargé d'enquêter sur les plaintes pour fraudes «au vu des documents et preuves» qui lui ont été fournis. Parmi les «preuves» présentées, des documents portant la signature d'un seul assesseur. Al-Maliki, qui a estimé le 11 avril dernier, qu'il a été lésé de 750.000 voix dans cinq provinces, dont Bagdad, soit l'équivalent de 15 des 325 sièges du Parlement, a demandé un recomptage. Ce décompte qui sera «manuel et immédiat», précise Iyad al-Kilani, un autre responsable de la commission, annulera-t-il celui effectué avec un logiciel mis en place par l'ONU ? Selon les résultats annoncés en mars, l'Alliance pour un Etat de droit a obtenu 26 sièges dans la capitale et le Bloc irakien, 24, l'Alliance nationale irakienne (chiites conservateurs), 17, l'Alliance sunnite, un siège et les minorités religieuses, les deux derniers. Cette surprise de la commission qui pourrait relancer les clivages sectaires, suscite des questionnements. Les sunnites qui ont accepté de participer à ce scrutin ne semblent pas disposés à accepter Maliki comme Premier ministre avec l'appui de l'Alliance nationale irakienne. Les «sadristes» de Moqtada Al-Sadr aussi. Ils lui en veulent d'avoir envoyé l'armée, en 2008, écraser leur milice – l'Armée du Mahdi – à Bassora.