Dans ce mois d'abstinence, on reste tous égaux face à cette épreuve spirituelle. Qui mieux qu'un jeûneur pour ressentir les maux de ceux qui souffrent en silence, loin de leurs foyers, des démunis ou SDF. Il aura tout à méditer le long de son périple temporel. En rompant le jeûne le soir venu, le vrai pénitent fera le bilan d'une pénible journée passée le ventre creux et la bouche sèche. Sous un soleil de plomb, face à l'adversité qui le tiraille, son esprit se détache de son ego pour planer sur un monde gagné par de grandes carences morales. Il apprendra cependant à redevenir cet homme qui distingue entre le mal et le bien. Dans sa première réaction, après le jeûne, il pensera au voisin d'en face avant d'entamer le rituel de la rupture. La satisfaction d'avoir accompli la première journée de cette épreuve avec sérénité le projette au stade de la purification. Il aura tout compris en accompagnant son geste avec une action charitable. En invitant un démuni à sa table. Normalement c'est pendant le mois de Ramadhan que les gens prennent la peine de s'apprécier et de dialoguer pour dissiper les malentendus. L'homme, dans sa faiblesse et sa force, reste toujours cet être minuscule qui a besoin de plus fort que lui pour l'aider à surmonter les épreuves de la vie loin de tout calcul ou d'arrière-pensées. Ne dit-on pas que les chemins de l'enfer sont pavés de bonnes intentions ?