Dans la passionante intrusion dans notre passé culturel, il y a toujours matière à prendre langue avec les maitres de lieux, ou de cérémonies qui ont rythmé la cité. Hormis la capitale qui détient le privilège d'abriter les sanctuaires des 7 saints, plus loin à l'Est, dans le très populaire quartier de Belcourt, il y a la colline oubliée où git un des vénérables Patron de la cité, Sidi Messaoud. Un oublié de l'histoire qui avait, pourtant, mission de répandre le savoir et le culte sur les hauteurs de la capitale. Aujourd'hui, seulement une niche avec à l'intérieur de vieilles bougies, témoins des derniers nostalgiques, marque l'existence du vénéré Cheikh. On y venait jadis pour des Ziaras, il y avait même une école coranique pour enfants. Le rôle joué par ce Saint soufi parmi ses disciples fût tel, qu'il y laissa trace d'une école qui vit naître Cheikh El Kamel Et Cheikh Hassan. Le nom de ces Ulamas se retrouvaient dans le language courant des citadins. Chaque cérémonie religieuse ou consultation en jurisprudence, Belcourt ne vibrait que par les conseils prodigués par ces Maitres. Sidi M'hamed Bou kabrine fils de Sidi Abderrahmane Ettaâlibi avait, lui, la charge de perpétuer le courant qadiri au sein dela population. Dans ce melting pot soufi riche en enseignements, El Bahdja se targuait d'avoir dans chaque quartier, un Marabout. Plus loin à Kouba, Sidi Garidi maitre de cérémonie des âmes charitables n'en fut pas moins cité. Le cimetière qui porte aujourd'hui son nom est un legs de son testament. Ces Saints oubliés de l'histoire reviennent cette semaine pour s'imposer dans la mémoire collective. En ce mois du site et du patrimoine, les chemins de la mémoire restent ouverts pour dépoussiérer quelques sites enfouis, ou injustement abandonnés. En contre bas de Diar El Mahçoul, un vieux chemin escarpé indique humblement la direction d'une très vieille bâtise appelée Sidi Messaoud. La vie de l'époque était rythmée par d'innombrables compétitions culturelles où s'adonnaient les meilleures ténors de la voix souffie. Les meilleures games vocales étaient retenues pour le titre de «Muezzin». Dans la lecture du Coran, le lyrisme de la voix obéissant aux multiples paramètres musicaux était maître de vertus. Il y avait même des voix qui transcendaient dans le Chant religieux. Cheikh Messaoud, Bachtarzi, Abderrahmane Aziz enfin Cheikh Hachemi Guerouabi qui loue les qualités du vénéré cheikh Sidi Messaoud sont tous des disiciples des Saints patrons de la ville d'El Bahdja.