Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa a expliqué, hier, que la pénurie de ciment sur le marché national est due à un arrêt technique de trois unités publiques de production durant la période de septembre à mars. Citant celle de Chlef et celle de Aïn Kebira en maintenance ainsi que la cimenterie de Zahana en panne. Une situation qui a engendré, selon le ministre, un déficit de trois millions de tonnes de ciment. Intervenant lors d'un point de presse organisé en marge de l'inauguration du 13e salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics (Batimatec) que le Palais des expositions d'Alger abrite jusqu'au 7 mai, le ministre a affirmé que « les trois unités sont actuellement opérationnelles », ce qui apaisera la tension ressentie actuellement sur le marché. D'autre part, M. Moussa déploré le manque de professionnalisme des entreprises exerçant dans le secteur du bâtiment, indiquant qu'il « y a des entrepreneurs qui se plaignent du manque de ciment alors qu'ils sont à l'origine de la spéculation ». « Nous n'avons malheureusement pas de moyens de contrôle. Nous voulons professionnaliser le secteur pour réguler la vente en vrac du ciment. L'Etat a mis en place des dispositifs pour contrôler la vente en gros et au détail en s'appuyant sur la loi sur la concurrence ». Il relèvera que sur les 30 700 entreprises exerçant dans le secteur de la construction, plus de 16 000 sont classées dans la catégorie 1, ce qui signifie qu'elles n'ont pas la capacité de stockage de ciment en vrac. Le nombre d'entreprises professionnelles, classées dans les catégories de 5 à 9, ne dépassent pas les 396. Pour le ministre, il est impératif que les entreprises entreprennent une mise à niveau. M. Moussa proposera aux entrepreneurs de « s'organiser et de se constituer en groupes d'importateurs de ciment ». Dans cet ordre d'idées, le ministre indiquera que l'importation de ce produit est complexe. « Il faut d'abord le trouver sur le marché international et puis il faut savoir qu'il est difficile de le transporter. Le ciment réagit très mal à l'humidité. A cela s'ajoute le problème des ports. Nous n'avons que trois ports disponibles, ce qui est insuffisant pour débarquer les quantités de 4 à 5 000 tonnes importées.»Rassurant, M. Moussa dira que, selon des estimations économiques, d'ici fin 2011-début 2012, la tension sur le ciment baissera sensiblement car la production nationale s'élèvera à 21 millions de tonnes. Sur l'événement du jour, le ministre a indiqué que le salon constitue une opportunité pour échanger les expériences entre les entreprises nationales et internationales. Il a indiqué que pas mois de 775 exposants participent à ce salon qui est devenu incontournable, dont 390 étrangers en provenance de 20 pays, dont la France, le Portugal, la Turquie...