Résumé de la 2e partie n Angelo Belloni fait croire à tout «l'équipage» que l'Italie est entrée en guerre contre l'Allemagne et qu'ils doivent aller à Gilbraltar... Il y a dans les cuves ce qu'il faut pour deux ou trois heures de navigation, pas plus. — Vous êtes sûr ? — Tout à fait sûr. C'est moi qui ai rempli le réservoir. Angelo Belloni a une grimace de contrariété. C'est effectivement très ennuyeux. Mais ce n'est pas cela qui va le détourner de son grand projet. — A votre avis, nous avons assez de mazout pour rallier la Corse ? — Oui, sans doute... — Alors, mettez le cap sur Ajaccio, en plongée périscopique. Immersion à cinq mètres. — Bien, capitaine. — Il est possible que nous rencontrions en chemin un navire allemand. Préparez les tubes lance-torpilles. — Cela, je ne peux pas, capitaine. — Comment ? Dois-je vous rappeler encore une fois que vous êtes sous mes ordres ? — Je ne l'ai pas oublié. Je ne peux pas, parce qu'il n'y a pas de torpilles. On devait les apporter demain... Encore une fois, Angelo Belloni éprouve une vive déception, qu'il se garde de manifester. Il s'agit avant tout de ne pas perdre la face. — L'éventualité était prévue. Les Français nous fourniront en torpilles. Cap sur Ajaccio. — Toujours en plongée périscopique, capitaine ? — Evidemment, non. Immersion à trente mètres. C'est aux environs de midi que le submersible arrive à Ajaccio. Il navigue à présent en surface. Angelo Belloni est monté sur le pont. Il fait de grands gestes des bras et s'égosille — Amico... Italiano... Il n'empêche que le bâtiment ne porte aucune immatriculation et n'arbore aucun pavillon. Dans le port corse, on trouve cela tout à fait suspect. Un coup de semonce est tiré depuis la citadelle. Angelo Belloni fait alors arrêter les moteurs et attend la suite des événements. Il n'y a rien d'autre à faire. Une chaloupe est mise à l'eau depuis les quais. Des marins français montent à bord. Par chance, l'officier qui les commande parle italien. Il a du mal à comprendre l'incroyable situation. — Vous dites que vous êtes parti en guerre tout seul ? — Oui, mais puisque je n'ai pas de torpilles, je n'ai pas pu attaquer d'Allemands. Je vous donne le sous-marin. J'espère que vous en ferez un meilleur usage que moi. — Pour nous le donner, il faudrait qu'il vous appartienne. Je suppose que ce n'est le cas. — Non, bien sûr. C'est la propriété de l'Etat italien. (à suivre...)