Résumé de la 1re partie n En 1914, Angelo Belloni vole à la société Fiat un sous-marin pour forcer l'Italie à entrer en guerre... Il est un peu plus de 9 heures lorsque le commandant Pirelli, responsable de l'arsenal de La Spezia, arrive sur place en compagnie de l'attaché militaire roumain. — Les travaux sont achevés, Excellence. Vous allez pouvoir le constater par vous-même. Le Roumain acquiesce, tout sourire. Seulement, une fois arrivé devant le quai, force lui est de constater qu'il est vide. Le commandant Pirelli fait la même découverte et reste les bras ballants. L'attaché militaire hasarde une hypothèse : — Il est peut-être parti faire des essais en plongée... — Absolument pas. Il devait rester là pour que vous le visitiez. — Alors, où est-il ? On ne l'a tout de même pas volé ! — Non, bien sûr. Je vais savoir ce qui s'est passé. Le responsable de l'arsenal a beau interroger tout le monde, le mystère reste entier. Les gardes qui patrouillent sur le port, lui confirment que le sous-marin était bien là aux environs de 8 heures. Qu'est-il devenu ? Ils sont incapables de le dire. Ils n'étaient pas chargés de le surveiller, ils n'ont pas spécialement fait attention à lui. Du coup, c'est une autre hypothèse qui s'impose le sous-marin a coulé ! Cette fois, c'est le branle-bas de combat dans le port de La Spezia. Il faut sauver, s'il en est encore temps, les malheureux qui travaillaient à l'intérieur. Tout le monde se mobilise. On sonde les abords du quai avec de grandes perches, mais il n'y a pas de doute, l'emplacement est vide. Alors le commandant Pirelli, blême, est obligé d'en venir à la dernière explication : — On a volé le sous-marin ! Cela fait une heure et demie que ce dernier, qui ne porte pas encore de nom, car c'était aux Roumains de lui en donner un, a quitté La Spezia. Et les marins et les ouvriers qui n'avaient rien dit jusqu'ici commencent à murmurer. Comment se fait-il qu'ils ne soient pas rentrés ? L'officier avait dit que cela durerait jusqu'à 9 heures et demie, et il est 9 heures et demie ! L'enseigne de vaisseau Artuso, le plus élevé en grade des marins de l'équipage, décide d'aller trouver l'officier. — Pardonnez-moi, mais la plongée est beaucoup trop longue. Que se passe-t-il ? — Vous avez raison. L'heure est venue d'annoncer la vérité. Réunissez tous les hommes. Peu après, les occupants du sous-marin se tiennent devant Angelo Belloni, très intrigués et passablement inquiets. Celui-ci prend la parole d'une voix solennelle : — Je suis le capitaine de corvette Angelo Belloni. J'ai une communication à vous faire. L'Italie est entrée en guerre du côté de la France, de l'Angleterre et de la Russie ; ce matin à la première heure. J'ai reçu ordre de conduire ce sous-marin à Gibraltar. Il s'agit d'une mission ultra-secrète. Je regrette pour les civils. Ils seront rapatriés par la marine britannique. Il y a un concert de récriminations auxquelles Angelo Belloni coupe court immédiatement : — Je suis seul maître à bord. Regagnez vos postes ! Mais l'enseigne de vaisseau Artuso intervient quand même : — Je regrette, capitaine. Il est impossible d'aller à Gibraltar. — Comment osez-vous, enseigne de vaisseau ? Vous êtes sous mes ordres ! — Certainement, capitaine, mais cela ne change pas le problème. Nous n'avons pas assez de carburant pour aller jusqu'à Gibraltar. (à suivre...)