Résumé de la 3e partie n Angelo Belloni arrive à Ajaccio et il remet le sous-marin aux autorités françaises... Une chaloupe est mise à l'eau depuis les quais. Des marins français montent à bord. Par chance, l'officier qui les commande parle italien. Il a du mal à comprendre l'incroyable situation. — Vous dites que vous êtes parti en guerre tout seul ? — Oui, mais puisque je n'ai pas de torpilles, je n'ai pas pu attaquer d'Allemands. Je vous donne le sous-marin. J'espère que vous en ferez un meilleur usage que moi. — Pour nous le donner, il faudrait qu'il vous appartienne. Je suppose que ce n'est pas le cas. — Non, bien sûr. C'est la propriété de l'Etat italien. — Alors vous l'avez volé ? — Pour la bonne cause... Angelo Belloni s'est retrouvé emprisonné ainsi que les marins et ouvriers, malgré leurs protestations d'innocence. Mais les Français préféraient garder tout le monde, en attendant d'y voir clair. Cela n'a d'ailleurs pas été long, car les Italiens, qui venaient de recevoir les deux lettres d'Angelo Belloni, à la société Fiat et à sa mère, ont confirmé les faits. Il s'agissait d'un idéaliste qui avait agi seul, par patriotisme. Tout le monde est donc rentré à bord du sous-marin, commandé, cette fois, par un officier en exercice. De retour à La Spezia, les marins et les ouvriers ont rejoint leurs familles et Angelo Belloni s'est retrouvé en prison. Le plus étonnant est l'indulgence dont il a bénéficié. Il est passé, non pas en conseil de guerre, car il était seulement militaire de réserve, mais devant la justice civile. Et là, il ne s'est vu infliger qu'une peine de principe avec sursis. Il n'a eu ni blâme, ni dégradation, ni amende. Sans doute les autorités ont-elles jugé qu'Angelo Belloni était un homme d'une trempe exceptionnelle dont on aurait besoin le moment venu, car l'Italie, tôt ou tard, entrerait en guerre. Ce fut effectivement le cas en août 1916 et le capitaine de corvette Belloni s'est vu immédiatement offrir un commandement, bien entendu sur un sous-marin. Son destin l'y attendait. Trois semaines seulement après son départ, le bâtiment a sauté sur une mine. Il n'y a pas eu de survivant. Angelo Belloni a été décoré à titre posthume et, peu après, on a donné son nom à un autre submersible sorti des chantiers de La Spezia qui, lui, a terminé la guerre ; il l'a même accomplie glorieusement, coulant plusieurs navires allemands. Une jolie revanche pour le voleur de sous-marin !