Le principe de l'interprétation des rêves chez les Maghrébins s'inspire, en partie, du principe d'interprétation tel que contenu dans les ouvrages orientaux. On relève, notamment, l'interprétation par le contraire, l'interprétation par le Coran, l'augure (ou fa'l) onomastique, et le symbole. Dans ce dernier cas, les symboles s'inspirent surtout des symboles en usage chez les Berbères, communs aux berbérophones et aux arabophones. Le principe d'interprétation par le contraire s'explique par la coexistence d'éléments contradictoires dans la nature et la vie : le jour succède à la nuit, le calme précède la tempête, le bonheur et le malheur alternent, etc. Certains éléments peuvent donc être interprétés par leur contraire : les pleurs signifient le bonheur, la mort la vie, la maladie la guérison, le mariage la mort. Quant aux corps morts, ils se décomposent puis servent de point de départ à une nouvelle forme de vie. Ainsi, par exemple, un mariage, une fête quelconque où on chante et on danse est vu comme l'image d'un malheur. Les réjouissances des participants à la fête, le bruit de la musique annoncent les pleurs, quant au repas, c'est l'annonce du repas funèbre (na‘î). Se voir marié ou voir un homme ou une femme en marié, annoncerait sa mort.