Alors que le mesmérisme est discrédité en France, où ses adeptes passent désormais pour des charlatans, bons à amuser le public dans les foires, il va intéresser le public et les autorités d'autres pays d'Europe. En Prusse, le gouvernement nomme une commission d'enquête sur le magnétisme animal et celle-ci publie un rapport favorable. Les universités de Berlin et de Bonn vont créer des chaires de magnétisme animal et l'enseigner. Des cabinets s'ouvrent partout en Prusse et des médecins réputés y exercent. La Russie tsariste s'intéresse aussi au magnétisme. Le tsar Alexandre Ier nomme une commission d'enquête : celle-ci voit d'un bon œil le mesmérisme, mais recommande d'appliquer ses principes avec prudence et que seuls des médecins dûment formés doivent avoir le droit de l'exercer. Comme en Prusse, des cabinets s'ouvrent partout et ils sont fréquentés aussi bien par le peuple que par l'aristocratie. L'Angleterre s'est vaguement intéressée aux polémiques sur le magnétisme, mais en 1835, après la traduction du rapport Hudson, le mesmérisme gagne du terrain. Mais l'un des principaux animateurs du mouvement, John Elliotson, est soupçonné de fraude lors d'expériences sur deux femmes somnambules. Le scandale est si grand qu'il doit démissionner de sa chaire de professeur à l'university de Londres. Le magnétisme animal est expulsé de l'université britannique la langue anglaise va inventer un verbe, to mesmerize, dans le sens d'envoûter, d'ensorceler quelqu'un.
