Expédition Samir, le fils du riche commerçant, va à Constantine chez les parents de sa bien-aimée. Il est escorté par des hommes engagés par son père. Sur la route, ils sont attaqués par des brigands. Ces derniers étaient si impressionnants que les hommes du commerçant et Samir se figèrent à leur simple vue et tentèrent de reculer devant eux. Seul le mystérieux inconnu garda son calme. Il semblait si serein et si sûr de lui que les brigands en furent déconcertés et fuirent sans demander leur reste lorsqu?il fit mine de les affronter. Cet incident clos, le convoi s?ébranla de nouveau et marcha longtemps, ne prenant même pas la peine de s?arrêter pour manger et se désaltérer. Lorsque la nuit tomba, ils avaient parcouru plus de cinquante kilomètres, ce qui les situait à mi-chemin de leur destination finale. Fourbus, les hommes mirent pied à terre et entreprirent de dresser une tente sur le lit asséché d?un oued. Le guide informel de Samir n?agréa pas cette idée car il la trouvait incongrue ; aucun voyageur expérimenté n?aurait fait ça par crainte d?un orage qui pourrait se produire brusquement et gonfler le cours d?eau. Des explications qui ne trouvèrent écho que chez les compagnons de Samir, lesquels déplacèrent leur bivouac sur un monticule dégagé. Le fils du commerçant s?entêta quant à lui et obtint qu?on ne bougea pas sa tente de l?endroit qu?il avait choisi au début. Il s?y installa et s?endormit presque aussitôt. Comme prédit, il se mit à pleuvoir à verse une heure après. La violence de l?orage ne réveilla pas Samir, qui ne se rendit même pas compte que le niveau de l?oued était monté et qu?il risquait d?être emporté par les eaux en furie. Son protecteur intervint encore une fois et le sauva à temps de la crue qui était devenue énorme. Au lever du jour, ils reprirent la route à un rythme aussi rapide que celui de la veille car le jeune Annabi avait hâte de rencontrer le père de Raoudha et de régler au plus tôt les formalités du mariage. Le voyage se passa sans anicroche, cette fois, ce qui n?était pas pour déplaire à Samir et à ses compagnons. Lorsque le soleil se coucha sur le village d?el-Khroub, tout le monde était épuisé mais on était si près du but que rien ne pouvait freiner l?avancée du groupe de voyageurs, n?était l?obscurité que favorisait la pleine lune. Un handicap qui fut surmonté grâce à l?inconnu qui semblait capable de se déplacer comme en plein jour. Grâce à lui, ils purent couvrir les quelques kilomètres qui les séparaient de Constantine en moins de deux heures. Ensuite, il leur fut facile de cogner à la porte du père de la bien-aimée de Samir qui leur offrit le gîte pour la nuit après leur avoir servi un bon repas. (à suivre...)