Obsèques Kouroughli est mort. Un pauvre homme se présente à l?enterrement et demande de se faire rembourser 70 dourous que le défunt lui devait et qu?il n?avait pas eu le temps de lui rembourser. Entre-temps, les fidèles avaient terminé la prière du mort et assuré des obsèques dignes au pauvre Kouroughli, sans se douter le moins du monde de la tractation qui avait eu lieu. Tout le monde rentra chez soi et la vie continua son cours fait de bonheur et d?amers moments. Un an jour pour jour après cet épisode, le riche commerçant devait, à son tour, connaître des moments difficiles. Lui qui a toujours fait du bien autour de lui et donné une éducation exemplaire à ses enfants se trouvait confronté à une situation délicate. Son fils aîné, Samir, avait décidé de se marier avec la fille d?un notable de Constantine. L?idée aurait pu le séduire et l?enchanter même s?il s?était agi d?une autre personne. La fille du notable de la ville du Rocher avait été déjà mariée trois fois et, à chaque fois, l?époux du moment décédait mystérieusement le lendemain de la nuit des noces. Cette série de décès a été interprétée par la population de Constantine et ses environs comme un signe de malédiction et aucun prétendant n?osait plus demander la main de la belle Raoudha. Samir, qui avait eu l?occasion de l?apercevoir à la terrasse de leur somptueuse maison, un jour, en était tombé subitement amoureux et s?était même aventuré à la contacter par le biais d?une servante. La jeune femme avait encouragé ses avances et lui avait fait dire qu?il pouvait prendre attache avec son père si ses intentions de mariage étaient sérieuses. Ce qu?il fit peu de temps après. Le père de Raoudha, qui connaissait parfaitement la famille de Samir, n?avait fait aucune difficulté et la date du mariage fut fixée. Tout ceci avait été fait si rapidement que le commerçant de Annaba fut pris au dépourvu lorsque son aîné le lui apprit. Il ne pouvait se résoudre à l?idée que son enfant puisse, à son tour, perdre la vie, une fois marié, pas plus qu?il n?avait l?intention de s?opposer à cette union connaissant parfaitement le caractère rebelle de Samir qu?il savait capable des pires emportements. Un dilemme pour le brave homme. C?est à ce moment qu?une voix qui lui était inconnue s?adressa à lui, le tirant de sa profonde réflexion : «Bonjour, Hadj Mohamed ! Que la paix soit sur toi et sur ta famille !» Le commerçant était surpris par cette voix qu?il trouvait amicale. Il se retourna et vit un homme d?une quarantaine d?années qui se tenait à un mètre environ de lui. Il ne l?avait jamais vu auparavant, mais une étrange sensation de bonté et de force se dégageait du personnage qui se trouvait en face de lui. «Bonjour inconnu ! Sois le bienvenu ! Que puis-je pour toi ?», lui dit-il. (à suivre...)