Message n Le Festival panafricain est un appel à la renaissance culturelle et à l'affirmation de l'identité africaine. Il est également l'expression du panafricanisme, celui de dire – au monde – que l'Afrique existe. Son message est aussi de dire à toute l'humanité que le continent noir est une entité culturelle politique et sociale spécifique et qu'en dépit de la pluralité de ses frontières ou de sa diversité ethnique, il se présente et se constitue comme un tout. C'est «un seul ensemble visant à régénérer et unifier l'Afrique, ainsi qu'à encourager un sentiment de solidarité entre les populations du monde africain» (Source : Wikipédia.org). Ainsi, «le panafricanisme [ mouvement culturel et politique] glorifie le passé africain et inculque la fierté [africaine] par les valeurs africaines». Le panafricanisme rassemble les Africains et les descendants d'Africains hors d'Afrique autour d'une même origine – qu'est l'Afrique – à s'ancrer dans une ancestralité africaine plusieurs fois millénaire et à en être fier, et à se tourner sans complexe vers la Mère Patrie, à savoir le continent noir. On peut dans ce contexte interpréter le panafricanisme par l'afrocentrisme qui, lui aussi, se veut un mouvement d'affirmation et d'autoréférentiel. Il vise à réanimer et à exalter l'âme et l'identité africaine. L'afrocentrisme, par opposition à l'eurocentrisme, «tente de réexaminer l'histoire de l'Afrique et sa diaspora d'un point de vue africain». C'est un prolongement – ou l'expression en puissance – du panafricanisme, puisqu'«il s'agit d'un retour à des concepts dits traditionnellement africains et à la culture africaine». L'afrocentrisme, qui est un mouvement de pensée et un courant intellectuel, se définit également comme «un paradigme cherchant à mettre en avant l'identité particulière et les apports des cultures africaines à l'histoire mondiale». A l'afrocentrisme qui réagit contre une vision réductrice que véhicule l'Occident à propos de l'Afrique et qu'il cultive autour des Africains et de leur culture, il est préféré toutefois le terme d'afrocentricité qui, lui, est «un paradigme de connaissance africaine du monde en général, de l'Afrique et de ses diasporas particulièrement ; tandis qu'afrocentrisme consistait dans une manière d'être, de penser ou d'agir selon ce paradigme». Le Festival panafricain consiste alors à dire le panafricanisme – idée ou mouvement – par lequel s'illustre l'Afrique. Quarante ans après la tenue du premier festival panafricain et l'exaltation dans l'allégresse populaire du panafricanisme, que reste-t-il, aujourd'hui, des revendications identitaires et des convictions politiques ? Le panafricanisme – une vocation visant à dire que l'Afrique est un continent qui a une histoire et lutte encore contre les dominations et milite toujours pour les libertés – n'a pas changé et reste entier. Il est toutefois un mélange d'utopie et de réalisme. Réalisme parce qu'il reste d'actualité. L'Afrique est dite et revendiquée à travers sa culture et sa mémoire. Utopie, parce que l'étendue du continent, les différences géographiques, la diversité des ethnies, des cultures et des langues, le tout sur fond de crises et de conflits ainsi que de divergences politiques, de précarité et de marasme économique, font que l'unité africaine reste un fantasme.