Face au doute et au scepticisme exprimés par beaucoup d?acteurs de la scène politique quant à la régularité du prochain scrutin, Bouteflika fait appel aux observateurs internationaux pour superviser le vote. Reste à savoir si ces premières garanties satisferont la classe politique. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé, hier, des messages aux secrétaires généraux de l?ONU et de la Ligue arabe ainsi qu?aux présidents de l?Union africaine et du Parlement européen, dans lesquels il leur demande de déléguer un groupe d?observateurs pour superviser le prochain scrutin présidentiel. Si les partis et autres personnalités politiques n?ont pas encore réagi à cette initiative, il n?en demeure pas moins que la présence d?observateurs étrangers lors de la présidentielle du printemps prochain est à même de rassurer, un tant soit peu, les candidats ou potentiels candidats qui ont affiché, à maintes reprises, leur crainte de voir les élections encore une fois entachées de fraude. Cela d?autant que des représentants du très crédible Parlement européen seront, a priori, parmi les observateurs étrangers qui auront à contrôler les conditions dans lesquelles va se dérouler la présidentielle d?avril prochain. En agissant de la sorte, le président en exercice, par ailleurs candidat à sa propre succession, veut montrer sa bonne volonté d?organiser une élection «propre et transparente». C?est là la première mesure d?envergure qu?il prend depuis la montée au créneau du groupe des «onze» dont les revendications ont été axées sur la mise en place de structures crédibles à même de garantir une élection «honnête». Cela dit, dans un message adressé, hier, au président américain George W. Bush, le président de la République a réaffirmé son engagement à assurer les conditions d?une élection démocratique en avril prochain. «Je m'emploierai à user de toute mon autorité pour assurer à ce prochain scrutin toutes les garanties de transparence et d'honnêteté et j'envisage même pour cela de faire appel à des observateurs internationaux pouvant attester de sa validité», lui a-t-il notamment écrit. C?est certainement dans ce cadre que s?inscrit la mesure prise, hier, par le ministère de l?Intérieur de faciliter davantage le déroulement de l?opération de légalisation des signatures individuelles au profit des candidats à l?élection présidentielle en mettant à la disposition des postulants ou de leurs représentants les imprimés de souscription qu?ils pourront retirer à partir de demain, jeudi, au niveau des 48 wilayas. Le ministère de l?Intérieur a, par ailleurs, répondu favorablement à la demande du groupe des «onze», d?organiser un meeting populaire à Alger. Celui-ci aura finalement lieu le 10 février, au lieu du 9 comme convenu au départ, à la salle Ibn Khaldoun. Les mesures d?apaisement promises récemment par le président de la République à Louisa Hanoune, la porte-parole du PT, semblent se traduire sur le terrain. Mais seront-elles suffisantes pour crédibiliser la prochaine présidentielle ? La question reste posée?