Résumé de la 123e partie n Au procès de Marie Besnard, ses avocats reprochent à la cour d'avoir mal fait les analyses. L'un des défenseurs de Marie Besnard, maître René Hayot, s'écrie : — je conteste la méthode employée pour la détection des produits toxiques ! Un autre clame : — nous voulons la présence du docteur Béroud pour pouvoir l'interroger ! — il faudra qu'il nous explique comment il a fait pour trouver l'arsenic dans le cadavre de Léon et des autres ! Le président suspend la séance. Elle ne reprendra qu'en présence du docteur Béroud. C'est un homme imposant et orgueilleux. Il attend les avocats avec mépris. — docteur Béroud… — je me suis réellement trompé dans mon premier rapport, les cheveux et le larynx figuraient bien dans les bocaux ! — ça, c'est un autre problème… il y a pire que cela ! Le docteur regarde l'avocat, me Albert Gautrat. — qu'allez-vous encore inventer ? — eh bien, docteur, votre méthode d'analyse est erronée ! — j'ai employé la méthode de Marsch, qui est la plus efficace ! L'avocat avance. — alors, rappelez au jury cette méthode ! Le médecin regarde l'avocat avec condescendance. — si j'ai employé cette démarche, c'est parce qu'elle fait apparaître sur les éprouvettes un anneau qui révèle l'existence de substances toxiques. — vous en êtes sûr ? — c'est prouvé ! L'avocat sourit. — je me garderai de douter de votre compétence ! Mais vous avez dit que la méthode de Marsch vous permet de voir sur les éprouvettes les anneaux qui révèlent la présence de substances toxiques ? Donc, vous avez conclu à la présence d'arsenic. — oui ! — mais est-ce que votre méthode vous permet de détecter la nature de la substance ? — je l'ai dit ! — vous avez surtout dit que c'est votre œil qui vous l'a dit : vous étiez tellement sûr qu'il s'agissait de cette substance ! — je le maintiens ! — alors voici deux éprouvettes : dites-moi laquelle des deux contient de l'arsenic ? Le médecin regarde les deux tubes. Il hésite. L'avocat se fait ironique. — je croyais que vous pouviez le détecter du premier coup d'œil. — euh… c'est celui-là ! — nous allons les envoyer au laboratoire. Mais sachez qu'aucun de ces tubes ne contient de l'arsenic. Ce sont des anneaux d'antimoine ! Docteur Béroud, vous vous êtes trompé ! Le médecin tente de protester, puis se retire de la barre : il a été piégé ! (à suivre...)