Résumé de la 14e partie n Les avocats de Marie Besnard parviennent à ridiculiser le médecin qui a fait l'autopsie d'une des victimes supposées de Marie. Le docteur Béroud n'est pas au bout de ses peines. Un autre témoin, produit par la défense, le docteur Georges Schuster, membre de l'Académie, enfonce davantage le clou. «Votre méthode est erronée puisque vous analysez pêle-mêle toutes les matières : le cerveau, le foie, les ongles, les cheveux… Or chaque matière doit être analysée séparément ! De plus, vos rapports, que j'ai pu consulter, ont été rédigés hâtivement !» Toutes ces raisons poussent la défense à réclamer une contre-expertise. L'avocat général accepte que cette contre-expertise soit menée parallèlement à l'audition des témoins. Mais les avocats de la défense finissent par obtenir un renvoi du procès. Le tribunal désigne quatre savants, les professeurs Piédelièvre, Kohn-Abrest, Fabre et Griffon qui doivent employer les deux méthodes en vigueur, celle de Marsch et celle de Cribier, pour déterminer les substances toxiques dans les organes. Les trois experts sont tenus de remettre leur rapport dans un délai de deux mois. Marie Besnard, qui, jusqu'à présent, est restée au second plan, retourne en prison, à Poitiers. Le juge Roger, qui veut toujours obtenir des aveux de Marie, met deux «moutons» dans sa cellule. Il s'agit de deux détenues, Simone et Gisèle, qui mettent en contact Marie avec une ancienne détenue, Marilou. — Elle est capable de te faire évader ! Marie, qui est naïve, les croit. — En prison, tu risques d'être reconnue coupable ! — On n'hésitera pas à te condamner à la guillotine ! Marie s'effraie. — Nous allons écrire une lettre à Marilou, tu lui demanderas son aide, elle te l'accordera, nous en sommes certaines ! Marie a déjà usé de moyens presque illégaux pour confondre les individus qui faisaient courir sur elle des rumeurs. Elle a recruté une sorte d'espion pour voir qui la calomniait et elle a ainsi découvert qu'il s'agissait d'un certain Auguste Massip qui l'accusera, plus tard, d'avoir usé de sorcellerie pour brûler son château. Marie, qui ne veut pas rester en prison, écrit la lettre à Marlou. Elle est aussitôt interceptée et remise à l'administration. Plus tard, un de ces billets sera soumis au tribunal. On lit : «Je suis suis (sic) coupable !» Non, ce n'est certainement pas l'émotion qui a poussé Marie à écrire deux fois le mot «suis», mais une falsification : elle a dû écrire : «Je ne suis pas coupable», les mots «ne suis pas» ont été effacés par grattage et on a ajouté «suis» une deuxième fois. Consultés, les experts en graphologie décèleront le faux. D'ailleurs, Marie, dans ses autres lettres, n'avouera jamais être coupable. Les avocats, eux, vont crier au scandale et cette histoire de lettre sera vite oubliée. Y a-t-il, comme le pense Marie, un complot contre elle ? Qui peut lui vouloir du mal au point de chercher à la faire condamner. Il est vrai qu'à Loudun, où elle s'est installée, elle ne compte pas que des amis. (à suivre...)