Constat n La gestion des ressources humaines en Algérie demeure loin des évolutions enregistrées dans les pays développés. Les entreprises algériennes, dans leur majorité, n'accordent pas une grande importance à la question de la gestion des ressources humaines. C'est le constat partagé par les experts ayant participé à la 6e édition du Salon international du recrutement et des ressources humaines (Sirrha). Ce désintérêt découle de différentes considérations. Pour l'organisateur de ce salon, Mohamed El-Ouahdoudi, l'ignorance de l'enjeu que peut représenter la gestion des ressources humaines dans le développement de l'entreprise. En second lieu, vient le facteur dépensier, car l'externalisation du recrutement revient cher et enfin, la déception qui ronge certaines sociétés du fait qu'elles ont été victimes, dans le passé, d'une externalisation sauvage du recrutement. En sus, les experts affirment que, jusqu'ici, les sociétés avec lesquelles ils traitaient sont toutes issues du secteur privé. «Nos réalisations dans ce domaine sont effectuées à 100% avec le privé, le secteur public manque de culture ou de budget pour s'offrir ce service», déplore Mme Hamdani Tina Souad, responsable du pôle recrutement au sein du groupe «Halkorb recrutement et conseil en ressources humaines». Cette situation n'est pas sans conséquences plus ou moins graves pour les entreprises. D'ailleurs, Mme Hamdani souligne clairement que l'environnement international vit des mutations profondes à une étonnante célérité, notamment dans le monde de l'entreprise. Cela dit, les normes, selon lesquelles fonctionnait l'entreprise hier, ne sont plus valables. «Aujourd'hui, c'est le management qui compte», insiste-t-elle, expliquant que le manager doit respecter certains critères pour faire valoir l'image de son entreprise, car le salaire, selon elle, ne constitue plus le seul attrait pour les demandeurs d'emploi. «Aujourd'hui, le demandeur d'emploi est plus attiré par l'environnement social de l'entreprise que par le salaire, ce qui oblige le manager à assurer deux tâches, à savoir veiller sur le bon développement de l'économie de l'entreprise et la sauvegarde des compétences», précise-t-elle. Une tâche qui a du mal à se développer au sein de l'entreprise algérienne, ce qui débouche, selon Mme Hamdani, sur des démissions successives des compétences, engendrées par un environnement social qui ne leur est pas favorable. De ce fait, le capital humain diminue et le niveau de la production avec, mettant la trésorerie de l'entreprise en déclin, allant parfois jusqu'à la faillite. Des situations qui font dire aux spécialistes qu'il est temps que l'entreprise algérienne se mette au travail pour adopter des stratégies efficaces afin de fidéliser ses compétences et, par ricochet, améliorer sa production pour faire face à la concurrence.