Dans la conjoncture internationale présente, les ressources humaines constituent désormais une grande source de la richesse des nations. En effet, à des conditions de marché, de technologies identiques entre deux entreprises, l'une réussit et l'autre pas. La réponse des grands économistes, qui ont travaillé sur cette question, montre que le secret de la réussite d'une entreprise qui réussit alors qu'elle a les mêmes conditions de marché et de technologie que l'autre, c'est bien "la ressource humaine". Selon M. Mohamed Bahloul, directeur général de l'Institut de développement des ressources humaines, il y a aujourd'hui une donnée fondamentale qui organise un nouveau système de la compétitivité à l'échelle mondiale c'est le capital humain qui devient une source "chaude" de la croissance de la richesse des nations., "Cela va devenir de plus en plus important d'autant plus que la mondialisation annonce de nouvelles mutations, des recompositions à la fois économiques et sociologiques profondes". Il prédit, à l'horizon, une crise d'offre des compétences à l'échelle mondiale et prend comme comparaison le choc pétrolier par rapport au bilan énergétique dans le monde avec une demande de plus en plus forte pour ce produit ainsi que le choc des matières premières agricoles. "Je peux affirmer qu'avec cette mondialisation, il va y avoir un nouveau choc, le choc des "compétences". Un choc dû à la pénurie des compétences à l'échelle mondiale. Les trois grandes questions qui se posent à tous les pays et à toutes les entreprises, c'est comment attirer les meilleurs ? Comment retenir les nouvelles compétences recrutées ? Et comment fidéliser les potentiels de compétence dans une entreprise ? Ce sont là, les grandes questions de l'avenir pour les nations et les entreprises". Face à cette crise des cerveaux, comment l'Algérie doit s'y prendre ? La réponse est toute simple pour M. Bahloul qui intervenait mercredi sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III : "Les compétences algériennes ont prouvé leur qualité et leur performance en Algérie ou ailleurs à l'échelle mondiale". Se référant à une étude canadienne, faite il y a de cela une quinzaine d'années il souligne que les compétences algériennes sont classées à un niveau 1 des compétences mondiales à rechercher. "Donc, nous sommes un produit rare, ce n'est pas malheureusement dans notre pays, mais par rapport au marché mondial de la compétence, nous sommes une ressource rare qui est recherchée et qu'on veut attirer". A son sens, pour retenir et motiver les cadres, on doit revoir complètement les modèles de gestion des ressources humaines. On découvre que ce n'est pas uniquement une question de salaire, c'est tout le modèle du GRH (gestion des ressources humaines) qu'il faut revoir, à savoir la valorisation du soi, de l'offre, la gestion des carrières, la formation, la valorisation du salaire, mais c'est aussi la qualité de la vie à l'intérieur de l'entreprise. Plus de 40 000 cadres de plus haut niveau ont quitté le pays, pour des raisons socioprofessionnelles, pour s'installer à l'étranger, ce qui fait dire à M. Bahloul qu'un travail institutionnel s'impose pour retenir ces compétences. "Tout modèle de refondation de la gestion des ressources humaines ou tout modèle de développement d'une fonction dans une entreprise ou dans une économie impose des réformes pour instaurer de nouvelles règles qui peuvent façonner de nouveaux comportements et aller vers la compétitivité". Il est impératif pour le DG de l'IDRH de travailler sur de nouveaux statuts pour refonder des modèles de gestion des ressources humaines au niveau de l'administration pour les fonctionnaires et au niveau des entreprises.