Relance n le processus de paix au Proche-Orient sera au cœur de la rencontre qui réunira mardi prochain le Président égyptien et son homologue américain. Cette visite d'un allié-clé des Etats-Unis dans la région intervient alors que Washington fait pression sur Israël pour cesser la construction de colonies en Cisjordanie et demande en même temps aux pays arabes des progrès dans la normalisation de leurs relations avec l'Etat hébreu. Les entretiens officiels doivent débuter demain lundi par des rencontres avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le conseiller à la sécurité nationale du président, James Jones, et le chef du Renseignement Dennis Blair, notamment. Les entretiens de mardi prochain à la Maison-Blanche constitueront la troisième rencontre entre les deux présidents, qui se sont déjà vus au Caire lors de la venue d'Obama le 4 juin dernier, puis en juillet en Italie lors du G8. Les discussions vont se concentrer sur la paix au Moyen-Orient, le programme nucléaire iranien et le Soudan, a affirmé un responsable égyptien dans une interview au quotidien pro-gouvernemental Al-Ahram. «La visite intervient à un moment crucial parce que les Américains sont près d'annoncer leur vision sur la manière de parvenir à la paix et de mettre fin au conflit israélo-palestinien», a-t-il déclaré. L'Egypte, seul pays arabe avec la Jordanie à avoir signé la paix avec Israël, joue un rôle-clé dans les efforts diplomatiques américains. Elle tente ainsi de mettre fin à la division interpalestinienne en jouant les médiateurs entre le Fatah du président Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas. Elle est aussi impliquée dans des tractations entre Israël et le Hamas en vue d'un échange de prisonniers. «Les Etats-Unis ont besoin que l'Egypte continue de négocier des pourparlers de réconciliation entre le Fatah et le Hamas», affirme un spécialiste du Moyen-Orient à l'institut Carnegie Endowment for International Peace. La démocratie et les droits de l'Homme risquent en revanche de se voir réserver la portion congrue. Les relations entre Le Caire et Washington avaient connu des tensions pendant le mandat de l'ex-président George Bush, qui avait lié l'octroi d'une partie du milliard et demi de dollars d'aide annuelle américaine à l'Egypte à la démocratisation et à l'amélioration des droits de l'Homme. Obama a été accusé après son discours à l'adresse des musulmans en juin au Caire d'avoir éludé ces sujets. «L'Egypte dépend des Etats-Unis pour l'aide militaire», souligne un analyste au Centre Al-Ahram d'études politiques et stratégiques. En s'efforçant de faciliter la paix entre Israël et les Palestiniens, «elle renforce son poids avec les Etats-Unis, et elle le fait aussi pour sa propre sécurité nationale», ajoute-t-il. D'autres experts sont plus dubitatifs sur ces efforts. «L'Egypte reste essentielle, mais est-elle la clé arabe de la stratégie américaine dans la région? Probablement pas, parce que dans une grande mesure, il n'y a pas de clé», a estimé pour sa part Aaron David Miller, un ancien conseiller au Département d'Etat. Les dirigeants égyptiens, mais aussi israéliens et palestiniens «sont prisonniers de leur base, ils ne la dirigent pas», ajoute-t-il.