Horreur Les policiers visaient la tête. Le sang giclait de partout. Pour un pays qui prétend organiser une phase finale de Coupe du monde, c?est vraiment raté après ce qui s?est passé, hier à Sfax, à la fin du match Maroc-Algérie. Des supporters algériens, mécontents de la défaite de leur équipe, ont arraché plusieurs sièges en plastique et ont provoqué le service d?ordre tunisien, venu en force. Mais au lieu de procéder à l?évacuation des tribunes selon les méthodes normalement admises dans de pareils cas, la police et la garde tunisiennes ont chargé de manière atroce tout ce qui peut ressembler à un Algérien. La bastonnade est générale et indescriptible. Le sang gicle de partout, car les forces de l?ordre visaient la tête. L?Etat policier et répressif s?est mis en branle au grand désespoir des dizaines de supporters algériens blessés, dont certains ont été soignés sur place ou évacués par leurs frères algériens. Les observateurs, notamment les médias étrangers, ne comprenaient pas ce soudain relent de haine contre des supporters qu?aucun dépassement ne peut excuser. Les photographes algériens sont interpellés de manière musclée et leurs appareils confisqués. C?est le cauchemar. Le président de la FAF essaye de calmer les esprits, alors que dehors personne ne sait vraiment ce qui se passe. Le service d?ordre bloque tous les journalistes à l?intérieur du stade en attendant de «sécuriser» le passage vers le centre-ville. Ce n?est que vers 21h 30 que l?ordre a été donné de quitter sous bonne escorte le stade M?hiri dont se souviendront pendant longtemps les Algériens. Il fut le théâtre d?une défaite sportive somme toute logique, mais surtout le lieu d?un défoulement policier sans précédent.