Disparité n La participation au scrutin était considérablement plus élevée dans le nord du pays et particulièrement basse dans le Sud. Les élections présidentielle et provinciales de jeudi dernier en Afghanistan ont été en général «bonnes et équitables», mais «pas libres» dans certaines parties du pays, a indiqué ce matin le chef de la mission d'observation de l'Union européenne, Philippe Morillon. «Les élections n'ont pas été libres dans certaines parties du pays en raison de la terreur qui règne dans ces régions», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Kaboul. «Ce que nous avons observé en général a été jugé bon et équitable par nos observateurs, et avec notre méthodologie», a-t-il ajouté, en soulignant qu'il était encore trop tôt pour porter un jugement définitif sur ces élections. «Nous pouvons dire que c'est une victoire, une victoire du peuple afghan», a estimé M. Morillon. Les élections ont été saluées comme un succès par les alliés occidentaux du gouvernement de Kaboul, menés par les Etats-Unis, qui ont chassé les talibans du pouvoir à la fin 2001 et comptent quelque 100 000 soldats dans le pays. Les rebelles talibans avaient menacé d'attaquer les bureaux de vote, mais le bain de sang redouté n'a pas eu lieu, malgré de nombreux incidents et attaques. La mission d'observation de l'UE en Afghanistan, quant à elle, a qualifié ces élections de «progrès notable», dans un communiqué présentant les conclusions de ses rapports préliminaires. Elle a par ailleurs indiqué que la participation avait été «considérablement plus élevée dans le nord du pays et particulièrement basse dans le Sud». «La journée des élections a été marquée par une série d'incidents violents, dont des attaques à la roquette et des explosions qui ont visé des bureaux de vote et bâtiments du gouvernement à travers le pays», a-t-elle ajouté. «En dépit de ces moyens de dissuasion, les citoyens Afghans sont venus voter», se félicite-t-elle enfin. Les camps des deux principaux candidats à l'élection présidentielle, le président sortant et favori, Hamid Karzaï, et son ancien ministre des Affaires étrangères, Abdullah Abdullah, ont chacun affirmé, hier, être en tête du scrutin de la veille. La commission électorale a annoncé, hier, que le dépouillement du scrutin présidentiel était terminé, mais qu'il était trop tôt pour proclamer un résultat, en appelant les camps des différents candidats à être «prudents» et «patients». Voyant un «succès» dans les élections, la Commission européenne a, elle aussi, demandé aux candidats de «respecter le processus électoral» et de «s'abstenir de faire des annonces prématurées».