Résumé de la 1re partie n Ortiz a deux certitudes, il n'arrivera pas à élucider le meurtre de Silva et l'assassin va récidiver... Ramon Ortiz reste pensif. Pour aller à l'étranger, il faut un passeport et l'homme en avait sûrement un. L'assassin lui a vraisemblablement pris ses papiers. Mais pour quelle raison ? Mystère. D'autant qu'il y a une somme relativement importante dans son portefeuille... Le capitaine le tire de ses réflexions : — Vous allez interroger mes passagers et mon équipage ? — Bien sûr. — Et cela va prendre du temps ? — Le temps qu'il faudra... L'inspecteur principal Ramon Ortiz confie ces interrogatoires à ses subordonnés, persuadé qu'ils n'obtiendront rien. L'assassin n'a pas commis l'imprudence de s'inscrire parmi les passagers. Quant à soupçonner un marin, c'est carrément absurde : le «Golden Boat» n'était pas à Callao au moment du premier meurtre. En fait, le tueur à l'aiguille a dû monter sur le navire en compagnie d'amis et de familles venus dire au revoir aux voyageurs et il est passé inaperçu. L'inspecteur s'est réservé l'enquête sur la personnalité de Lourenço Alvez. Ce dernier était célibataire, âgé de soixante ans, mais ce sont les seuls points communs avec Vincente Silva. Alvez était tout le contraire d'un homme tranquille et sans histoire c'était un escroc plusieurs fois condamné pour abus de confiance et chèques sans provision, un violent, qui avait fait six mois de prison pour coups et blessures, à la suite d'une rixe... Ortiz est plus que jamais perplexe. Il pensait que le second meurtre le mettrait sur la voie du criminel, en lui permettant de faire un rapprochement quelconque. C'est exactement l'inverse. Tout oppose l'escroc et le menuisier. Et pourtant, ils ont été tués de la même et extraordinaire manière... L'inspecteur principal Ortiz n'a qu'un motif de satisfaction : la presse ne s'est pas intéressée aux deux meurtres. Cela lui évite de subir la pression des journalistes, ce qui compliquerait encore les choses. 22 août 1962. Deux jours seulement ont passé et l'assassin à l'aiguille vient de récidiver. Mais cette fois, la presse est au courant et tout Lima ne parle que de cela. La victime est d'ailleurs un journaliste, un commentateur sportif très connu, Javier Blanco. Il a été tué dans la rue par un passant, que personne n'a pu apercevoir. Son corps a été retrouvé à quelques pas de son immeuble, étendu sur le trottoir, une aiguille à tricoter plantée dans le cœur. Dans tout le pays, l'émotion est vive, tant en raison de la personnalité de la victime que du côté effrayant de ces crimes en série. Car, bien entendu, les deux premiers meurtres sont maintenant connus du public qui panique : un tueur fou se promène dans Lima avec une aiguille à tricoter, prêt à tuer n'importe qui ! Du jour au lendemain, l'inspecteur principal Ortiz se retrouve sur le devant de la scène. Et les médias ne le ménagent pas. Comment se fait-il qu'il ne soit arrivé à rien lors de ses deux premières enquêtes ? La police est au-dessous de tout dans cette affaire ! Ramon Ortiz répond aux questions de son mieux, mais il n'a pas grand-chose de significatif à dire. Et, entre deux confé-rences de presse, qui sont autant de supplices pour lui, il continue en vain ses recherches, malgré les hommes et le matériel supplémentaire fournis... Il ne cesse de maudire la presse, mais il ignore que c'est grâce à elle qu'il va progresser pour la première fois dans son enquête. Il rentre chez lui après une journée harassante et allume la télévision pour se détendre. Il tombe sur une émission précisément consacrée aux meurtres. Un journaliste interroge sur le sujet le professeur Ignacio Calderon, spécialiste de la civilisation inca, et ses propos sont du plus haut intérêt. (à suivre...)