Le goudron correspond à ce que l'on appelle, en Algérie et au Maghreb, qatran (en berbère le seul dialecte a employé un terme propre, berkânda) est un produit très utilisé dans la magie. Il s'agit du goudron végétal que l'on utilise au Maghreb depuis des temps immémoriaux. On le fabrique à partir de la distillation du bois de diverses essences : différentes variétés de genévrier, pin d'Alep, cèdre, tamaris... Dans le Hoggar, on produit même une variété de goudron à base de pépins de coloquinte, appelé berkânda. La pyrogénation s'effectue à l'abri de l'air, dans des trous que l'on obstrue et dans lesquels on allume le feu. Les branches déposées au fond se distillent, et le liquide qui en résulte s'écoule par un trou aménagé, dans un autre trou où le liquide obtenu est recueilli. La qualité des produits obtenus dépend essentiellement des bois utilisés mais aussi du procédé de pyrogénation. Au Maroc, on produisait deux sortes de goudron, un goudron épais (gatran el- relid, à base de cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantica Man.), et un goudron liquide, gatran rqiq, à base de thuya, Callitris quadrivalvis Vant. Les goudrons produits au Sahara passent, dans les régions du nord, pour être les meilleurs. Autrefois les colporteurs allaient les chercher, ainsi que les fards à paupière, le khôl, à base d'antimoine.