Le président zimbabwéen Robert Mugabe a amnistié 1 544 prisonniers, soit plus de 10% de la population carcérale, pour faire face au manque de nourriture dans les prisons, a annoncé hier le ministère de la Justice. «Le service pénitentiaire zimbabwéen a du mal à fournir les rations des prisonniers, les vêtements ou encore le transport (...) Une amnistie générale a été proposée comme solution à court terme», a déclaré un représentant de ce ministère, à l'agence de presse New Ziana. Les femmes et les jeunes, ainsi que les malades en phase terminale, sont les principaux bénéficiaires de cette mesure mais les prisonniers, condamnés pour meurtre, viol ou complot contre le gouvernement, en sont exclus. Selon Amnesty International, un millier de 1 000 prisonniers sur un total de 12 900 sont morts durant les six premiers mois de l'année dans les prisons surpeuplées du Zimbabwe. En juin dernier, le gouvernement a autorisé la Croix-Rouge à apporter une aide alimentaire, des couvertures, des médicaments et du savon à des milliers de détenus, victimes de malnutrition et bien souvent atteints du choléra, de la tuberculose ou d'autres maladies contagieuses. L'eau a même été coupée dans la prison de haute sécurité de Khami à Bulawayo, la seconde ville du pays, faute d'avoir payé ses factures.