Sur la plage jusqu'au s'houh Intérêt n Après le f'tour, plusieurs familles et admirateurs de la plage descendent à la Madrague pour méditer et se défouler. Il est presque 22 heures. A peine le moteur du véhicule arrêté tout en bas de la plage, on constate que les adeptes de la brise marine sont déjà là. L'ancienne plage de la Madrague, à Aïn Bénian, à l'est d'Alger, semble retrouver son calme. Elle ne mérite nullement la réputation de plage insécurisée qu'on a tendance à lui coller. Au contraire, lors de notre passage, nous avons trouvé une plage au sable fin, belle et attirante. Pour preuve, plusieurs familles, juste après le f'tour, préfèrent descendre sur ces lieux pour digérer et passer quelques moments loin du tapage caractérisant la ville à cette heure-ci. Ce qui est remarquable et signifiant dans un pays où même les hommes craignent de circuler seuls la nuit, c'est le fait de voir des femmes se promener sans être accompagnées par des hommes. Un point qui dénote clairement que le problème de sécurité ne se pose pas vraiment au niveau de cette plage comme c'était le cas bien auparavant. Certes, et comme l'indiquent certaines familles, la plupart des personnes qui foulent le sable de cette plage en ces soirées ramadanesques viennent des alentours, c'est-à-dire des régions limitrophes. Néanmoins, cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas qui viennent des autres localités. Plusieurs citoyens, avides de beaux paysages, venant des autres localités d'Alger, voire d'ailleurs notamment de Blida et de Tipaza, sont bien là. Installés à quelques mètres de l'eau, quatre jeunes, la trentaine passée, discutent tranquillement. Interrompus par notre présence, ces jeunes nous ont invités à partager leur qaâda. Tous les quatre sont d'El-Harrach et fans de l'USMH. «C'est la troisième fois que nous venons ici depuis le début du ramadan. Nous trouvons l'endroit idéal. Nous sommes attirés par le calme et la mer», nos dira Toufik. Pour son ami Abdelkader, cet endroit lui fait oublier un peu le stress du travail. Aujourd'hui, ils sont venus sans leurs enfants. «Nous ramenons les enfants qui ne font pas le carême pendant la journée pour se baigner et dans la soirée nous venons seuls», affirme Abderahmane dont le plaisir «est de faire plaisir aux autres», comme disent «ses accompagnateurs de toujours». Ce n'est pas seulement l'eau et le sable qui attirent les familles. L'eau et le sable, il en existe partout sur les plages, mais c'est la sécurité qui règne qui pousse les familles à sortir, fait-on remarquer. Sur la plage, c'est la tranquillité totale, aucun dépassement n'a été enregistré, indique-t-on. Les voyous qui pourraient créer des problèmes, sont indésirables et n'ont pas leur place ici, insiste-t-on. «Nous avons assisté, il y a deux jours, à la célébration, sur la plage, par une famille, de l'anniversaire d'un de ses enfants», affirme Abdelkader. «Cela est tout de même significatif, car avant, on ne voyait pas ce genre de scène s'y dérouler», se réjouit-il. Nacer, qui vient de nous rejoindre après l'accomplissement de la prière des tarawih, déclare qu'il reste à la plage habituellement jusqu'au s'hour c'est-à-dire jusqu'à 3 heures du matin. «Nous ramenons avec nous tout le nécessaire : nourriture, ustensiles et barbecue pour préparer le s'hour. Si vous voulez rester avec nous jusqu'au s'hour cela nous fera grand plaisir», nous invitent-ils avec beaucoup de gentillesse.