Résumé de la 37e partie n Tandis que Audrey et Thomas Royde sont en pleine retrouvailles, Kay fait une scène de jalousie à son mari... Nous ne sommes là que depuis quatre jours. — C'est plus qu'assez ! Partons, Neville. — Cette fois, Kay, écoute-moi bien. J'en ai par-dessus la tête. Nous sommes venus ici pour y passer quinze jours, et j'ai l'intention fermement arrêtée d'y passer quinze jours. — Fais ça et tu le regretteras, siffla Kay. Toi et ton Audrey ! Tu t'imagines qu'elle est merveilleuse ! — Je n'imagine pas qu'Audrey est merveilleuse. Je crois que c'est une personne extrêmement agréable et gentille, avec qui je me suis très mal conduit, et qui a su pardonner avec beaucoup de générosité. — C'est là que tu te trompes, dit-elle. Elle se remit debout. Sa colère s'était éteinte. Elle s'exprimait avec sérieux, presque avec sobriété : — Audrey ne t'a rien pardonné, Neville. Une fois ou deux, j'ai vu comment elle te regardait. Elle mijote quelque chose. Quoi ? je n'en sais rien, parce qu'elle n'est pas du genre à laisser quiconque deviner ce qui lui passe par la tête. — Je regrette bien qu'il n'y ait pas davantage de gens comme elle. Kay blêmit. — C'est pour moi que tu dis ça ? martela-t-elle, acide. — Avoue que tu n'as jamais fait preuve de beaucoup de retenue, non ? N'importe quoi t'est bon quand tu as décidé de piquer ta crise. Tu te ridiculises, et tu me ridiculises par la même occasion ! — Tu en as encore beaucoup à me dire sur ce ton ? interrogea-t-elle, glaciale. — Désolé si tu estimes que j'ai été déloyal, répliqua-t-il, tout aussi glacial. Mais c'est comme ça. Tu ne sais pas plus te dominer qu'un enfant en bas âge. — Tandis que toi, tu ne perds jamais ton calme, hein ? Toujours la classe, le flegme, la bonne éducation ! Je crois que tu es incapable d'éprouver le moindre sentiment, voilà ce que je crois ! Tu n'as que du sang de navet, tu n'es qu'un poisson froid ! Pourquoi ne te laisses-tu pas aller, de temps en temps ? Pourquoi ne hurles-tu pas ? Pourquoi ne m'abreuves-tu pas d'insultes ? Pourquoi ne me dis-tu pas d'aller au diable ? Neville haussa les épaules. Puis il se voûta. — Oh, Seigneur... Tournant les talons, il quitta la chambre. — Vous avez exactement la même allure qu'à dix-sept ans, Thomas Royde, sourit lady Tressilian. Toujours votre air de hibou. Et pas plus bavard aujourd'hui qu'autrefois. Thomas esquissa un geste incertain. — Je ne sais pas. Je crois que je n'ai jamais été doué pour la conversation. — Ce n'est pas comme Adrian. Lui, c'était un charmant causeur. — C'est peut-être la raison. Je le laissais toujours parler. — Pauvre Adrian. Il promettait tant. Thomas hocha la tête.