Constat n La chanson chaâbie incarne désormais, et ce, depuis quelques années et comme son nom l'indique, la popularité. Elle se révèle effectivement un genre musical suscitant de plus en plus l'engouement et l'intérêt des jeunes talents. Ces derniers s'y investissent de plus en plus nombreux, artistiquement et musicalement. Le chaâbi, alors réservé à une aire géographique, ici à Alger, se voit pratiqué partout à travers le territoire national. Donc, nombreux sont ceux qui, du Nord comme du Sud, d'Est comme d'Ouest, travaillent de manière à faire carrière dans ce genre musical spécifiquement algérois, dans l'imaginaire collectif. Ainsi, le chaâbi n'est plus une musique d'Alger ou encore des grandes villes citadines. La quatrième édition du Festival national de la chanson chaâbie, ayant eu lieu du 9 au 15 septembre, est là pour le démontrer. Et cela revient d'emblée à dire que la relève est assurée, même si un problème de maîtrise dans l'interprétation reste à résoudre. D'où d'ailleurs l'objectif du festival national de la chanson chaâbie, celui d'encourager les jeunes talents, créant ainsi parmi ces derniers l'esprit d'émulation. Et, du coup, hisser le niveau de l'interprétation et multiplier la qualité. Abdelkader Bendaâmèche, commissaire du Festival national de la chanson chaâbie, se félicite de l'intérêt que portent, aujourd'hui, les jeunes à ce genre musical et il estime en conséquence que la relève existe. «Elle est assurée», souligne-t-il, et d'ajouter : «Il y a des talents, tout comme il y a la qualité.» Ainsi, les voix existent. Il y a toutefois un problème de maîtrise de textes, de la prononciation ou de la diction, cela déforme et altère le sens du mot, voire de l'énoncé phrastique. Mais Abdelkader Bendaâmèche ne s'en inquiète pas trop. Car un travail dans ce sens est fait, et ce, à travers des ateliers de formation, et notamment la publication annuelle d'un livre. «C'est un diwan», dit-il, et d'expliquer : «C'est un livre qui comprend des textes (les qaçidate) corrigés et vérifiés et authentifiés. Cet ouvrage se présente comme une référence pour les chanteurs.» Si l'intérêt pour le chaâbi est grand, c'est parce qu'il s'agit d'abord d'un genre musical populaire. Il est, en outre, le reflet de notre identité culturelle et l'illustration de notre mémoire collective. Il est le véhicule de notre histoire et de notre sociologie. Histoire, parce que ce que nous avons vécu, dans le temps, est dit dans les poèmes chantés. Ces poèmes se présentent pareils à des documents ou références historiques. Sociologie, parce les textes contiennent des éléments et des indications susceptibles de nous renvoyer à nos us et coutumes. Il est aisé, après étude tant au plan historique que sociologique ou encore anthropologique, de reconstituer, pièce par pièce, la vie d'antan et revivre l'histoire, cette même histoire qu'avaient vécue, autrefois, nos aïeux. C'est pour cette raison qu'il est indispensable d'entretenir la chanson chaâbie, de corriger et vérifier les textes pour une meilleure compréhension de notre histoire et une parfaite réconciliation avec notre mémoire collective.