Scepticisme Pour le conférencier «les clans gèrent l?Algérie, ce sont eux qui désignent le président, les ministres, les clans décident du gel des mesures et sont derrière les décisions décisives». Mouloud Hamrouche n?a pas convoqué hier la conférence de presse à l?hôtel Es-Safir pour annoncer sa candidature à la présidence de la République, mais pour indiquer que la future élection sera une mascarade et que, par conséquent, il est hors de question qu?il y participe. Selon lui, le groupe des «onze» dont il fait partie avait pour mandat de vérifier si les déclarations du chef de l?état-major de l?armée relatives à la neutralité de l?institution qu?il dirige traduisaient réellement une option. «Aujourd?hui par le fait du travail mené par les ??onze??, je suis en mesure d?affirmer que les élections ne seront ni ouvertes, ni régulières, ni sincères», a dit l?ex-chef du gouvernement ajoutant : «Quel que soit le devenir des ??onze??, je crois que leur mission est accomplie.» Faisant le parallèle entre la présidentielle de 1999 qui a vu le retrait des six candidats et la future présidentielle, l?ex-chef du gouvernement pense qu?il y a une «différence fondamentale». Et d?indiquer que les «onze» ont «fait un progrès, un bond qualitatif dès lors qu?on est parvenu à donner la preuve que ces élections ne seront pas honnêtes avant même l?ouverture de la campagne électorale et ce après quelques jours seulement de la convocation du corps électoral. Or en 1999, on est parvenu à ce résultat après le dépôt de la candidature, après la campagne électorale, à la veille du vote.» En outre, Hamrouche affirme ne pas avoir d?«explication» quant au non-respect par la hiérarchie militaire de ses engagements à peser de tout son poids pour assurer des élections transparentes. «Mais j?ai des lectures : ou bien les forces qui comptent dans le pouvoir ont remis en cause cette décision de l?armée ou bien l?armée a quitté le champ politique et a été neutralisée au profit d?un groupe d?intérêt autre que l?armée, certains disent que l?armée n?est plus l?arbitre, c?est-à-dire qu?il y a une autre force qui refuse tout compromis, toute ouverture avec la société. On est en droit de savoir si elle a été neutralisée comme on le dit.» Mouloud Hamrouche déclare : «De toute façon, on le saura dans les prochains jours ou dans un avenir proche.» Le conférencier a rappelé que les «onze» ont revendiqué «un retrait de l?armée au bénéfice d?abord des Algériens et non d?un clan ou d?un groupe». Le conférencier a estimé que «l?Algérie se débat dans une crise grave parce c?est une crise qui n?a pas de fondement politique ou philosophique, c?est une crise d?un système de gouvernement qui refuse de régler les problèmes internes au système en faisant croire que c?est une crise de la société». Pour le conférencier «les clans gèrent l?Algérie, c?est eux qui désignent le président, les ministres, les clans décident du gel des mesures et sont derrière les décisions décisives». Hamrouche note du reste une régression au niveau du système : «Autrefois quand il y avait une mésentente au sommet de l?Etat, cela entraînait le départ du Chef du gouvernement, des ministres, maintenant, quand les mêmes dissensions apparaissent au sommet de l?Etat, ce sont les simples fonctionnaires qui en font les frais. Le wali est renvoyé, le chef de daïra, le directeur, le vice-directeur sont renvoyés, mais le gouvernement reste ainsi que les ministres.»