Réplique n Pour plusieurs observateurs et économistes, le gouvernement a pris des décisions en porte-à-faux avec les principes de l'économie de marché.. Pour eux, les arguments avancés par le gouvernement pour expliquer l'interdiction des crédits à la consommation ne tiennent pas la route. Concernant le volet lié à l'importation de véhicules, par exemple, plusieurs observateurs indiquent qu'il est exagéré de dire que l'Etat subit des pertes en important des véhicules neufs. Car, avec les nouvelles taxes imposées sur les véhicules neufs importés depuis janvier 2009, l'Etat a ramassé 7 milliards de dinars comme durant les six premiers mois de l'année en cours. Ajoutons à cela le fait que les citoyens payent la TVA qui est de 17%. En outre, une fois le véhicule acheté, le citoyen doit payer d'autres impôts (délivrance de la carte grise, vignette automobile…). Toutes ces taxes sont versées au Trésor public et c'est donc l'Etat qui en bénéficie. Les mêmes analystes relèvent que même si l'Etat veut encourager les crédits destinés à l'immobilier, il reste que ce ne sont pas tous les citoyens qui pourront accéder à ce genre de crédit. Demander un crédit immobilier quand on perçoit un salaire de 20 000 ou 30 000 DA, il n'est pas évident de l'obtenir. En outre, certains observateurs estiment que cette décision est en contradiction avec la loi sur la monnaie et le crédit qui stipule que le gouvernement ne doit pas s'ingérer dans leur gestion. Pour les banques publiques, la loi qui les régit indique qu'aucun responsable de l'Etat ne peut décider à leur place. Seule la Banque d'Algérie est habilitée à prendre des décisions quand il s'agit de réguler leur activité. Dans un entretien accordé à un confrère, l'économiste Abderahmane Mebtoul a indiqué que ces nouvelles mesures pénalisent exclusivement la classe moyenne puisque les micro-ordinateurs, les machines à laver, les climatiseurs et autres appareils électroménagers sont demandés par des cadres moyens à l'instar des enseignants, des médecins et des administrateurs. Le même spécialiste a signalé que dans les pays développés, où on enregistre un taux plus élevé d'endettement des citoyens qu'en Algérie, on n'a pas pris une telle décision. La suppression du crédit à la consommation sera donc un coup dur pour la classe moyenne. Afin de connaître l'avis des citoyens sur cette décision gouvernementale, le quotidien El-Khabar a lancé un sondage d'opinion sur son site Internet. Plus de 20 500 personnes ont déjà participé à ce sondage qui est encore ouvert. 62% (14 162) trouvent que ce sont les citoyens qui seront pénalisés par cette disposition, 26,65% (6 000) voient que ce sont les opérateurs économiques qui seront perdants dans l'affaire et 10,46% (2 355) seulement ont répondu que ce sont les banques qui seront pénalisées.