Bien que le gouvernement ait pris toutes les dispositions nécessaires avec la construction de barrages et de stations de dessalement, l'Algérie n'est pas près de rompre avec le phénomène de la pénurie. C'est du moins l'avis du ministre Sellal qui vient de dresser le bilan de son secteur et d'annoncer la mobilisation d'une enveloppe de 16 milliards de dollars. Le gouvernement a engagé ces dernières années des projets colossaux qui se traduisent aujourd'hui en réseau de collecte d'eau potable constitué par 69 barrages remplis à hauteur de 64% et un programme ambitieux de 13 stations de dessalement d'eau de mer dont deux sont déjà opérationnelles. La capacité de ces usines, dont l'investissement revient trop cher, est de 2,3 millions de mètres cubes par jour. A cela s'ajoute la construction de 19 autres barrages pour les cinq prochaines années. Mais ces réalisations peuvent-t-elles pour autant nous faire croire que nous sommes à l'abri de pénurie d'eau potable ? «On ne peut jamais être à l'abri», a répondu ce matin sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, le premier responsable de ce secteur Abdelmalek Sellal. Mais se voulant rassurant, le ministre de Ressources en eau ajoute : «Ce qui est certain c'est que le gouvernement a pris des dispositions pour nous mettre totalement à l'abri. Nous avons opté pour des réserves stratégiques autour de Beni Haroun, de Taksebt, de Gargar et les eaux souterraines de Sud.» Selon lui, cette option stratégique se base sur le transfert des eaux des barrages et l'utilisation de l'eau issue des stations de dessalement. «Le dessalement est une sécurité de l'alimentation en eau potable des Algériens. L'invité de la chaîne III a tenu à préciser que la production de ces stations sera destinée à sécuriser l'ensemble des villes côtières du pays. «Ce seront 2,3 millions de m3 par jour à pomper pour l'ensemble des grandes villes côtières du pays. Ce qui permettra de dégager un surplus des barrages pour les Hauts Plateaux et la réserve nationale d'eau.» Concernant les critiques avancées sur les conséquences néfastes de ces stations sur l'environnement, M. Sellal s'est montré catégorique. «Aucun pays ne s'est plaint au jour d'aujourd'hui. Les usines de dessalement ne dégagent pas, contrairement à ce qu'on pense, des gaz à effet de serre. La saumure c'est quelque chose qui entre dans la normale», a-t-il affirmé. 16 milliards de dollars pour le secteur l La dotation financière du secteur des ressources en eau au titre des prochains programmes inscrits pour le quinquennat 2010/2014 sera «autour de 15 à 16 milliards de dollars», a affirmé ce matin le responsable de ce secteur. «L'enveloppe financière n'est pas totalement arrêtée puisqu'il faut attendre l'arbitrage du Conseil des ministres mais elle va être légèrement en dessous de ce qu'on a consommé durant ces cinq dernières années», a déclaré Abdelmalek Sellal en affirmant que le secteur de l'eau restera parmi les secteurs prioritaires pour le gouvernement.