Le recours au dessalement est le cheval de bataille du ministère des Ressources en eau. Ainsi, l'Algérie a opté pour la mise en place d'une politique allant dans le sens de la sécurisation et de la pérennisation de l'alimentation en potable pour «éviter la dépendance des aléas climatiques», fait comprendre Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Skikda. Cette politique menée par son département se traduit par la construction de barrages qui vont atteindre, selon lui, le nombre de 72 à l'horizon 2010 dont 2 sont attendus à Skikda (un à Bouchetata et l'autre à Aïn Kechra). Quant aux stations de dessalement d'eau de mer, l'Algérie dispose d'une seule en fonctionnement à Arzew et douze sont en voie de réalisation. Elles permettront, à l'horizon 2010, de produire 1.800.000m3 par jour. La réception de l'usine de dessalement d'eau de mer de Skikda est prévue fin juin, et celle du Hamma (Alger) pour février, de cette année. Ces 13 stations sécuriseront l'approvisionnement en eau potable, même en l'absence de précipitations, notamment dans les régions côtières. D'autre part, Abdelmalek Sellal s'est longuement étalé sur la question de l'épuration des eaux usées et leur réutilisation pour les besoins de l'agriculture dans cette wilaya à vocation agricole. Rien que pour le chapitre épuration qui servira surtout l'agriculture, le ministre a insisté sur la nécessité de «renforcer» les stations de traitement et d'épuration des eaux usées, inscrites dans le cadre du programme complémentaire. Tantôt confiant, tantôt méfiant, le ministre a instruit les responsables locaux d'accélérer la cadence aux fins de réception de toutes les infrastructures hydrauliques dans les délais impartis, notamment l'usine de dessalement d'eau de mer. Interrogé sur le taux de raccordement en eau potable, M.Sellal a affirmé, rassurant, qu'il est de 92% et de 86% concernant l'assainissement. Tout au long de sa visite, Abdelmalek Sellal n'a cessé de réitérer l'engagement et la nouvelle «stratégie» du gouvernement pour «revaloriser» le secteur de l'hydraulique en redoublant d'efforts pour l'amélioration de la production et de la qualité de l'eau. Assurer une «meilleure» gestion des infrastructures relevant du secteur de l'hydraulique (barrages, usines de dessalement, stations d'épuration...), c'est bien sûr une autre paire de manches pour le ministre. Pour cela, M.Sellal a informé que son département va opter pour la politique de gestion des équipements hydrauliques. Car, a-t-il argumenté, «l'ADE s'est avérée incapable d'accomplir la tâche».