Oran Alerté par des bruits provenant de l?extérieur, un homme sort de chez lui à une heure tardive, armé d?un fusil. C?est dans la nuit du 31 octobre 2002 que le drame a eu lieu à Sidi El-Bachir. Plus d?une année plus tard, le 16 décembre 2003, B. AEK a comparu devant le tribunal criminel d?Oran pour homicide volontaire sur la personne d?un homme dont l?identité demeure un mystère à ce jour. Lors de cette tragique soirée, B. AEK est alerté par des bruits aux alentours de sa demeure. Armé d?un fusil, il n?hésite pas à tirer en apercevant la silhouette d?un homme. Il nous arrive à tous d?avoir ce genre de frayeur, quand des bruits bizarres alertent nos sens, mais combien d?entre nous auraient eu ce réflexe de tirer à la vue d?une ombre qui se faufile dans le jardin ? Est-ce la question que se posaient les gens venus nombreux à ce procès ? B. AEK a sans doute réagi sous l?emprise de la peur. Peut-être s?était-il senti en danger... Trois coups de feu, dont l?un sera fatal à la victime, touchée au crâne. Ne niant pas les faits retenus contre lui, B. AEK n?hésite cependant pas à demander l?indulgence, arguant la légitime défense. Il avoue dans un souffle qu?il croyait avoir affaire à un malfaiteur ou à un terroriste... «Je me sentais en danger. Mettez-vous à ma place. Qu?auriez-vous fait si vous vous sentiez menacé alors que vous êtes chez vous à une heure tardive de la nuit ?» Après un court réquisitoire, le représentant du ministère public requiert une peine d?une quinzaine d?années à l?encontre du «criminel». L?avocat de la défense a pour sa part plaidé la légitime défense et les circonstances atténuantes pour son client, «qui a agi comme toute personne sentant le danger». Après une longue délibération, la cour revient avec son verdict : B. AEK est condamné à 5 ans de réclusion criminelle.