Critiques n Le Président sortant a vivement critiqué l'attitude de certains chefs d'opposition qui jettent le doute sur des élections qui n'ont pas encore commencé. Les Tunisiens ont commencé à voter ce matin pour désigner leur Président et leurs députés dans un double scrutin pluraliste dominé par le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du Président sortant Zine El-Abidine Ben Ali. Le scrutin qui s'est ouvert à 08h 00 locales, sera clos à 18h 00. Des résultats partiels devraient être connus durant la nuit mais les scores officiels seront proclamés, demain, lundi. Appuyé par des organisations de masse et trois partis d'opposition, M. Ben Ali, 73 ans, est assuré de sa réélection pour un nouveau mandat de cinq ans, le 5e depuis son arrivée au pouvoir il y a 22 ans. Celui-ci, notons-le, a accusé, hier, samedi, «une minorité infime de Tunisiens» de recourir à des «allégations mensongères» pour mettre en doute les résultats des élections prévues aujourd'hui. «Il existe une minorité infime de Tunisiens qui n'éprouvent aucune gêne, en ce moment précis, à s'en remettre à l'étranger pour quérir le soutien de parties extérieures qu'ils incitent à faire campagne contre leur propre pays», a-t-il dénoncé à la veille des élections. «Ils n'ont pas respecté le caractère sacro-saint de la patrie, ni son intégrité et ont poussé l'audace jusqu'au recours aux allégations mensongères et à l'incitation à une campagne désespérée auprès de certains journalistes étrangers, pour mettre en doute les résultats des élections avant même le dépouillement des votes», a-t-il dit. Le président sortant, candidat à sa propre succession pour un 5e mandat, a averti ses détracteurs que la loi serait «appliquée contre quiconque émettra des accusations ou des doutes concernant l'intégrité de l'opération électorale, sans fournir de preuves concrètes». Zine El-Abidine Ben Ali aura face à lui trois concurrents : Mohamed Bouchiha, du Parti de l'unité populaire et Ahmed Inoubli de l'Union démocratique unioniste, deux partis proches du pouvoir. Ahmed Brahim, dirigeant du parti Ettajdid (Renouveau, ex-communiste) s'inscrit dans «une vraie compétition», refusant la figuration. Les électeurs, estimés à plus de cinq millions pour dix millions d'habitants, doivent pourvoir 214 sièges de la Chambre des députés, le RCD étant assuré en pratique de 75% et 25% étant disputés à la proportionnelle par huit partis d'opposition en lice. Aux législatives, le RCD est le seul à proposer des listes dans les 26 circonscriptions du pays. Le Forum démocratique pour le Travail et les libertés y participe pour la première fois, tandis que son chef Mustapha Ben Jaafar était écarté de la présidentielle. Rappelons que cette présidentielle est la 3e consultation pluraliste depuis l'indépendance de la Tunisie, en 1956. En 2004, Ben Ali avait été reconduit avec 94,48% des voix et son parti avait raflé 80% des sièges à la Chambre des députés.