En Europe, Salmanoff fréquente les hôpitaux, consulte les médecins, mais c'est la lecture qui va l'orienter vers sa découverte. Il découvre l'ouvrage d'un savant danois, Auguste Krogh, prix Nobel de médecine, Anatomie, et physiologie des capillaires, qu'il complète par la lecture d'un autre ouvrage, le précis d'histologie physiologique, du professeur français A. Policard, qui met en application les théories de Krogh. Il va travailler pendant huit années entières, se comportant comme un étudiant qui interroge sur toutes les disciplines et prend des notes sur de gros carnets à couverture noire. C'est la synthèse de tout ce qu'il a lu et écrit qui va lui permettre de mettre au point ce qu'il appelle l'«anatomie étalée». La cellule, selon cette théorie, est l'unité fonctionnelle de l'organisme qui respire, se nourrit et se débarrasse de ses déchets. «La vie, écrit-il, est un mouvement continuel de liquides entre les cellules et dans les cellules. L'arrêt de ce mouvement, c'est la mort. le ralentissement partiel de ce mouvement des liquides dans quelque organe provoque un trouble partiel. Le ralentissement général des liquides extracellulaires et intracellulaires de l'organisme provoque une maladie générale. Or, les échanges s'effectuent principalement par les capillaires et les membranes. Devant chaque malade, il faut faire appel à cette vision. Si on ignore le rôle et la place considérable des capillaires, on reste à la surface des phénomènes, on est incapable de rien comprendre ni à la pathologie générale ni à la pathologie spéciale.»