Les professionnels du secteur de la pêche ont tiré, hier, la sonnette d'alarme sur les dangers qui pèsent sur nos ressources marines. Ils insistent sur la prise de conscience des marins pêcheurs en évitant notamment la pêche excessive. Des espèces de poissons sont en voie de disparition. «La préservation de la ressource est liée principalement au rôle du professionnel. S'il veut la préserver, il la préservera et s'il veut la détruire, il la détruira, et ce, malgré l'existence d'une réglementation», a déclaré le président de la Chambre nationale de la pêche, Toufik Rahmani. Ce responsable s'exprimait en marge d'une journée de sensibilisation, en faveur des professionnels du secteur, organisée sous le thème: «La préservation de la ressource, une garantie de la sécurité alimentaire des générations à venir». L'objectif de cette journée est de sensibiliser le professionnel, car les mesures administratives et les avis des scientifiques ne suffisent pas, si cet acteur principal n'est pas impliqué», a-t-il souligné. Des représentants du secteur de la pêche, des gardes-côtes, des scientifiques, des chercheurs ainsi que des représentants des chambres régionales de pêche, ont pris part à cette rencontre. Ils se sont réunis pour créer cet aspect triangulaire entre les professionnels, l'administration et les chercheurs et voir quelles sont les actions à entreprendre pour préserver ces ressources naturelles aux générations à venir. Outre la pêche excessive causée par certains armateurs marins, les richesses de la mer sont actuellement menacées par la pollution et les changements climatiques. Ils recommandent à cet effet, de respecter les périodes de repos biologique notamment. Sur ce point, certains responsables ont proposé de décaler la durée de cette période de juin à octobre, pour permettre aux petits poissons de «mûrir» et de générer des quantités importantes en termes de production. «Nous avons constaté, durant la période allant du début septembre jusqu'à fin octobre, que de nombreux armateurs pêchent des quantités considérables de petits poissons, notamment le rouget», a déploré le directeur de la Chambre de la pêche de la wilaya de Béjaïa, Abdelhafidh Belaïd, alors que la réglementation stipule que la quantité du petit poisson pêché ne doit pas dépasser 20% de la prise. Les professionnels ont souligné également que les pêcheurs s'orientent souvent vers les mêmes zones surexploitées, alors que certains endroits sont quasiment vierges. Outre, les dommages causés par l'être humain (pollution industrielle, démographie) les richesses marines algériennes sont menacées également par une pollution biologique. Parmi les espèces menacées, figurent la tortue marine, le mérou noir ainsi que l'oursin diadème. Ce responsable a recommandé la nécessité d'instaurer «une programmation rigoureuse pour corriger les tendances lourdes observées jusqu'à maintenant, en matière de protection du littoral et des ressources marines».