Paradoxe n Malgré la production exceptionnelle enregistrée cette année, notre pays continuera encore à importer du blé. A ce propos, le chargé de la communication au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Djamel Berchiche, explique qu'il y a plusieurs facteurs qui font que nous allons encore importer du blé, notamment du blé tendre. «Notre pays n'a pas assez de capacités pour répondre à la demande nationale qui augmente d'année en année. Il faut avoir beaucoup de moyens», indique-t-il. Toujours dans le même contexte, notre interlocuteur tient à préciser que les cultures céréalières sont beaucoup plus dépendantes des conditions climatiques. «Les cultures céréalières sont des cultures pluviales, donc elles dépendent, en partie, des conditions météorologiques et ce sont des conditions auxquelles nous ne pouvons pas échapper», souligne-t-il. Et d'ajouter : «Aujourd'hui, nous n'avons pas la possibilité d'irriguer 3 millions d'hectares, donc nous sommes dépendants des conditions climatiques.» C'est ce qui fait que, explique M. Berchiche, nous continuerons encore à importer du blé tendre, au moins pour quelques années encore. Pour ce qui est du blé dur, il affirme que la production est en amélioration, tout en soulignant qu'il y a encore un déficit à combler. Etant donné que nous consommons beaucoup plus le blé tendre, M. Berchiche a affirmé que le ministère encourage la production de ce blé, mais aussi celle du blé dur. S'agissant des autres céréales, notamment l'orge, le représentant du ministère tient à rassurer que «nous sommes largement excédentaires. Nous couvrons les besoins de plusieurs années». Néanmoins, notre interlocuteur signale qu'«il y a des mesures techniques, organisationnelles et économiques que nous pouvons prendre». Ces mesures, ajoute M. Berchiche, peuvent être maîtrisées et améliorées. «Donc nous avons une marge d'intervention», souligne-t-il, en expliquant que les superficies irriguées sont augmentées chaque année afin de sécuriser la céréaliculture. Il faut signaler que l'Algérie est le cinquième importateur mondial du blé. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) a acheté, selon le journal électronique TSA, 300 000 tonnes de blé meunier d'origine optionnelle pour embarquement en octobre. Ce blé a été acheté au prix de 192-192,50 dollars/tonne incluant le fret auprès de la société Toepfer pour 225 000 tonnes et auprès de Granit pour 75 000 tonnes. Il est nécessaire également de rappeler qu'à la fin du mois de juillet, l'Oaic avait déjà acheté 500 000 tonnes de blé meunier pour embarquement en septembre pour 214 dollars/tonne coût et fret, affirme la même source. En 2008, notre pays a importé 6,35 millions de tonnes de blé pour un montant de 3,12 milliards de dollars, contre 4,85 millions de tonnes et un montant de 1,39 milliard de dollars en 2007. Une quantité qui avait dépassé les prévisions du Conseil international des céréales qui avait tablé sur un niveau de 5,6 millions de tonnes d'importations pour 2008.