Résumé de 7e partie n Alors que les cygnes étaient absents, Elisa est découverte dans une grotte par le roi du pays qui l'emmène dans son palais... Au soleil couchant la magnifique ville royale avec ses coupoles s'étalait devant eux. Le roi conduisit la jeune fille dans le palais où les jets d'eau jaillissaient dans les salles de marbre, où les murs et les plafonds rutilaient de peintures, mais toutes ces merveilles la laissaient indifférente ; elle pleurait et se désolait. Elle laissa les femmes la parer de vêtements royaux, tresser ses cheveux et passer des gants très fins sur ses doigts brûlés. Alors, dans ces superbes vêtements, elle était si resplendissante de beauté que toute la cour s'inclina bien bas devant elle et le roi la choisit pour fiancée, malgré son conseiller qui hochait la tête et lui murmurait que cette belle fille des bois ne pouvait être qu'une sorcière. Le roi ne voulait rien entendre, il commanda la musique et les mets les plus rares. Des filles ravissantes dansèrent pour elle. On la conduisit à travers des jardins embaumés dans des salons superbes, mais pas le moindre sourire ne lui venait aux lèvres et ses yeux laissaient apparaître une douleur profonde. Le roi ouvrit alors la porte d'une petite pièce attenant à celle où elle devait dormir, qui était ornée de riches tapisseries vertes rappelant la grotte où elle avait habité. La botte de lin qu'elle avait filée avec les orties, était là sur le parquet et au plafond pendait la cotte de mailles déjà terminée, - un des chasseurs avait apporté tout ceci comme une curiosité. — Ici tu pourras rêver que tu es encore dans ton ancien logis, dit le roi, voici ton ouvrage qui t'occupait alors, ici, au milieu de tout ton luxe, tu t'amuseras à repenser à ce temps-là. Quand Elisa vit ces choses qui lui tenaient tant à cœur, un sourire se dessina sur ses lèvres et elle reprit des couleurs. Elle pensait au salut de ses frères et baisa la main du roi qui la serra sur son cœur. L'adorable fille muette des bois allait devenir reine. Malgré les mises en garde de son conseiller, la noce devait avoir lieu. On couronna la mariée, mais on enfonça avec tant de force le cercle étroit sur le front d'Elisa qu'il lui fit mal. Une douleur autrement plus lourde lui serrait le cœur, le chagrin qu'elle avait pour ses frères. Elle demeurait muette puisqu'un seul mot d'elle leur ôterait la vie. Ses yeux exprimaient un amour profond pour ce roi si bon et si beau qui ordonnait tout pour son plaisir. Jour après jour, elle s'attachait à lui davantage. Oh ! si elle osait seulement se confier à lui, lui dire sa souffrance, mais non, il lui fallait être muette, muette elle devait achever son ouvrage. Aussi se glissait-elle la nuit hors de leur lit pour aller dans la petite chambre décorée comme la grotte et là, elle tricotait une cotte de mailles après l'autre. Alors qu'elle entreprenait la confection de la septième, elle constata qu'il ne lui restait plus de lin. (à suivre...)