Résumé de la 5e partie n Alors que 2 crimes ne sont toujours pas élucidés un an après, un 3e a lieu. Cette fois, la victime n'est pas morte et pour Bruckmayer ce n'est pas rien… Le commissaire Bruckmayer s'exprime posément malgré l'excitation qu'il ressent. — Si vous me permettez un conseil, annoncez à la presse que la victime est décédée. Il ne faut pas que l'assassin prenne peur et l'on doit à tout prix mettre hors d'état de nuire un criminel de cette envergure. Le policier yougoslave répond aimablement : — C'est bien ce que nous comptions faire. Dès que nous aurons du nouveau, nous vous tiendrons au courant. Et, le lendemain après-midi, le commissaire Bruckmayer a sur son bureau un télex de Belgrade. C'est la déposition du blessé de l'Europe-Express : «Je rentrais à Zagreb pour les vacances. Un homme est entré dans mon compartiment où j'étais seul. C'était un colosse. Il avait l'air à la fois gentil et pas très malin. Il m'a dit s'appeler Sigmund Platt, être représentant de commerce et habiter Hambourg. Il connaissait bien la Yougoslavie et en particulier Zagreb. Nous avons sympathisé. Je lui ai dit que je retournais dans ma famille et que j'avais fait pas mal d'économies avec mon travail en Allemagne. Il a sorti alors de sa valise une bouteille de schnaps. «J'en ai toujours une pour les amis, m'a-t-il dit ; excusez-moi de ne pas trinquer avec vous, j'ai un ulcère à l'estomac.» J'ai bu deux verres et, après... je ne me souviens plus de rien !» Immédiatement, Heinz Bruckmayer téléphone au commissariat central de Hambourg. Son collègue allemand s'apprêtait à l'appeler lui-même. Il jubile. — C'est fini. Nous venons d'arrêter à l'instant même Sigmund Platt. Et vous ne devinerez jamais comment nous l'avons trouvé. Tout simplement en cherchant son adresse dans l'annuaire... Sous son matelas, nous avons découvert les portefeuilles de ses trois victimes. Il n'a fait aucune difficulté pour avouer. Le commissaire Bruckmayer ne peut cacher sa surprise. — Sous son matelas ! C'est surprenant de la part d'un assassin aussi machiavélique. L'interlocuteur du commissaire a un petit rire. — Vous n'y êtes pas du tout, c'est une brute, un tueur et rien d'autre. Il repérait des émigrés qui avaient de l'argent sur eux, il les droguait, les dépouillait et les jetait par la fenêtre. C'est tout. Il n'y a pas la moindre trace de calcul dans tout ce qu'il a fait. Le commissaire a du mal à y croire. — Mais ces trois meurtres dans trois pays différents, juste avant ou après la frontière ! — Un hasard, cher collègue, un pur hasard. Quand nous lui en avons fait la remarque, il a ouvert des yeux ronds. Il n'y avait pas songé un seul instant. Il s'était débarrassé de ses victimes dès que la drogue avait fait son effet. C'est aussi simple que cela... Une fois la communication terminée, le commissaire Bruckmayer reste un long moment songeur... En sortant de sa rêverie, il pousse un profond soupir et se tourne vers son adjoint. — Décidément, Ritter, il n'y a plus personne de raffiné dans les trains internationaux, pas même les assassins.