S'il y a bien une équipe à féliciter en cette première manche du championnat c'est bien celle du Mouloudia d'Alger qui, une fois n'est pas coutume, a délaissé sa politique de vedettariat au détriment d'un effectif plutôt jeune et dont le tiers est estampillé marque déposée de la maison. En effet, plusieurs joueurs sont issus de l'équipe cadette qui a fait sensation il y a quelques années en emportant un championnat et deux coupes d'Algérie avec les Amroune, Bouchama, Daoud, Bedbouda et autre Bensalem. Au départ de l'actuel exercice, certains observateurs ont mis les performances mouloudéennes sur le dos de la fougue de ses jeunes et une préparation bien réussie par l'ex-entraîneur Alain Michel qui, au passage, a réalisé un véritable travail de fond en remodelant l'effectif à travers un rajeunissement en douce. Ces mêmes observateurs pensaient que le MCA allait vite s'essouffler, mais voilà qu'il affiche une audace et une régularité qui en dit long sur ses réelles forces et sur ses ambitions. Avec 28 points dans son escarcelle, et deux matchs en retard, la meilleure attaque (23 buts), la meilleure défense (9 buts encaissés), une meilleure différence de buts (+14) et deux défaites seulement : le Mouloudia possède les statistiques d'un champion potentiel. Malheureusement, le parcours du Doyen se déroule sans l'engouement de son public, pour ne pas dire son «peuple» qui nous a habitués à mieux, même lorsque l'équipe alternait le bon et le moins bon. D'ailleurs, le nouvel entraîneur François Bracci n'a pas caché sa déception de voir son équipe l'emporter face au CRB sans la présence massive des supporters qui, à une certaine époque, étaient quatre ou cinq fois plus nombreux que vendredi dernier au stade du 5-Juillet. Malgré les difficultés financières que vit le club depuis plusieurs semaines et les problèmes de dissidences qui ont ébranlé l'association l'été dernier, Bracci se lance le défi de ramener les supporters au stade. Côté direction, une missive a été adressée à Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, afin de le sensibiliser sur la situation financière du club et les promesses que devrait tenir la Sonatrach sur le plan budgétaire, après avoir décidé de réduire sa contribution en ce début de saison. Cela intervient au moment où rien ne va plus entre le président Sadek Amrous et la cheville ouvrière Omar Gherib, voire les autres membres du comité directeur, qui ne voient plus en Amrous la personne idoine pour conduire les affaires du MCA et surtout de ramener les sponsors pour lui éviter l'asphyxie.