Défaillances n La plupart de nos cités ne disposent ni de loge (pour gardien ou concierge) ni d'un système de gestion approprié, ce qui favorise la situation développée ci-dessus. La disgrâce dans laquelle est tombé notre patrimoine immobilier a eu de lourdes conséquences sur l'aspect général de nos immeubles, mais aussi de nos villes. Livrés à eux-mêmes, les colocataires ne s'entendent plus sur l'organisation et l'entretien de leurs immeubles. Résultat : les caves inondées ou jonchées de détritus engendrant des moustiques, rongeurs et autres... Les cours intérieures et les terrasses sont devenues de véritables dépotoirs. Les ordures sont déposées à même le trottoir ou dans des poubelles installées par les communes, mais qui deviennent elles-mêmes des objets difformes et insalubres car non lavées. Un nid de prédilection pour la prolifération de toutes sortes de maladies. Outre les aspects liés à l'insalubrité, le système actuel de gestion des immeubles collectifs mérite d'être repensé car l'arrêté régissant la «copropriété» datant des années 1980 s'est avéré obsolète. L'autogestion par des soi-disant syndics dans notre société où l'individualisme a malheureusement pris le pas sur l'intérêt collectif est pour le moins qu'on puisse dire utopique. Hormis les nouvelles cités, où les promoteurs assurent eux-mêmes la gestion et l'entretien sur la base de contrats avec les bénéficiaires, la plupart de nos cités ne disposent ni de loge (pour gardien ou concierge) ni de système de gestion approprié, ce qui favorise la situation développée ci-dessus. Un état de fait qui ne peut en aucun cas faciliter la tâche des services chargés de l'hygiène publique notamment la gestion des ordures ménagères. Pour Makhoukh Ouamer, ingénieur sanitaire, il est grand temps de «réviser le mode de gestion des habitations collectives qui s'avère une nécessité impérieuse au risque d'assister à une dégradation aussi bien du bâti que de l'état de salubrité général (esthétique, hygiène, environnement, bien-être…)». Partant du principe que «prévenir c'est guérir», il suggère une réforme de ce système de gestion et ce, par «la promotion d'entreprises spécialisées et une contractualisation avec les copropriétaires, appuyée par une réglementation sévère pour les contrevenants». Ceci permettra, «d'une part, de créer de l'emploi et, d'autre part, de réduire les coûts du service public tout en préservant l'esthétique de nos villes et le bien-être de leurs habitants», selon notre interlocuteur.