Couronnement n Le représentant algérien à la Coupe de l'Union nord-africaine de football, l'ES Sétif, a brillamment remporté le trophée des clubs champions de football après sa victoire en finale face à l'ES Tunis. Tenus en échec à Sétif lors de la première manche, les Sétifiens ont réussi à renverser la vapeur, hier, au stade de Radès, après avoir contraint les Tunisiens au match nul, un but partout. Face à cette situation, les deux formations ont dû se rabattre sur la séance des tirs au but, qui a souri aux Algériens 6 à 5. Estimant qu'ils n'avaient plus rien à perdre, les gars des Hauts Plateaux se sont montrés dangereux dès l'entame de la partie. Hadj Aïssa s'est distingué le premier en inscrivant un but quelques minutes avant la fin de la première période (38'). Les Tunisiens ont attendu un penalty accordé par l'arbitre de la rencontre suite à une faute de Raho sur Ayari. Mikael Eneramo qui se charge d'exécuter la sentence, égalise pour l'EST, à vingt minutes de la fin du match. Le reste du match a vu les débats équilibrés même si les Tunisiens ont montré un léger ascendant sur les Sétifiens. Avec une égalité parfaite puisqu'à l'aller, les deux équipes avaient fait match nul (1-1), le recours aux tirs au but est revenu à l'Entente de Sétif. La première série se termine à égalité (4-4), après les ratages de Korbi, côté EST, et de Lemmouchia, côté ESS, mais la seconde série a souri à l'Entente suite au ratage de Bienvenu. Ce score a suffi aux Sétifiens pour remporter le titre de champion de l'UNAF. Cette consécration permet au champion d'Algérie d'oublier quelque peu l'échec concédé, il y a quinze jours, à Bamako face au Stade Malien en finale de la coupe de la Confédération africaine de football (CAF). Mais cela permet aussi à l'Entente de prendre sa revanche sur son adversaire du jour, qui l'avait éliminée, l'année dernière, en demi-finale de la Ligue des champions arabe. Les Sétifiens vengent également la JSM Béjaïa, qui a été privée de la Coupe de l'UNAF l'année dernière face au même adversaire. Avec ce trophée, l'ESS remporte sa troisième consécration en l'espace de trois ans après ses succès en Ligue des champions arabe en 2006 et en 2007. Le président Abdelhakim Serar a, à la fin de la rencontre, affiché sa fierté d'avoir remporté cette coupe. «Nous sommes très contents de cette nouvelle consécration. Il ne faut pas oublier que nous avons battu le champion arabe en titre. C'est une fin d'année très heureuse pour le football algérien après la qualification de notre Equipe nationale au Mondial sud-africain. Ce succès constitue également une bouffée d'oxygène pour notre équipe et je tiens à dédier cette victoire à tout le peuple algérien», dira Serar à la fin du match. Sétif salue la victoire de l'Entente l En dépit d'un froid sibérien, plusieurs milliers de Sétifiens sont descendus dans la rue pour fêter la victoire de l'Entente en finale de la coupe de l'Union nord-africaine de football (UNAF). Scotchés devant leurs écrans de télévision pendant les 90' du match, les supporters d'El-Kahla ont laissé exploser leur joie aussitôt après le tir au but réussi par Smaïl Diss, offrant le trophée à son équipe. Vers 20h 30, la place mythique de Aïn Fouara, complètement déserte pendant deux heures, était noire de monde, des centaines de jeunes supporters venus des quatre coins de la capitale des Hauts Plateaux y affluant sans discontinuer. Un quart d'heure après, c'est toute l'avenue du 8-Mai-1945, bientôt suivie des quartiers Tandja, Tlidjen, Bel-Air, Bouaroua ou encore Dallas qui chavirent de joie à la suite de l'inespéré succès sétifien, obtenu à la force du jarret face au véritable géant du football africain que reste l'Espérance de Tunis. «L'expulsion de Hadj Aïssa au début de la seconde période m'a ôté toutes mes illusions», avoue Zinou Yahia-Cherif (24 ans) avant de concéder qu'il a dû carrément quitter son domicile «aussitôt après l'égalisation d'Enaramo». A ce moment du match, «j'étais bien loin de me douter que l'Entente allait pouvoir remporter cette coupe !», lance encore ce jeune fan, agitant frénétiquement son drapeau noir et blanc, avant de rejoindre ses dizaines de copains, décidés à faire la fête jusqu'à une heure tardive de la nuit glaciale sétifienne. Peu avant 21 heures, c'est toute la cité de Aïn Fouara qui est en liesse, vibrant joyeusement au tintamarre des klaxons et des youyous des femmes agglutinées sur les balcons. La vieille Zohra (87 ans), du haut de sa terrasse, au centre de l'avenue du 8-Mai1945, pousse, entre deux youyous stridents, un tonitruant «Tahya El-Djazaïr !» qui semble donner le «la» à un prolongement des réjouissances algériennes nées de la qualification des Verts pour la Coupe du monde.