Critiques n Le ministre français de l'Immigration devient la cible d'attaques virulentes de ses ex-camarades socialistes et autres parties de la société civile française qui critiquent le débat sur l'identité nationale qu'il a lancé. Le président socialiste de la région Ile-de-France (région parisienne) a déclaré hier, mercredi, que M. Besson était «en train de devenir un nouveau Adrien Marquet, un nouveau Marcel Déat», allusion à deux socialistes devenus ministres du maréchal Pétain, fondateur du régime de Vichy qui a collaboré avec l'Allemagne nazie. «On exacerbe les nationalismes avec cette histoire de débat national», a ajouté M. Huchon, estimant que «c'est un signal désastreux que l'on donne à l'étranger». Le débat sur l'identité nationale qu'Eric Besson a lancé fin octobre est de plus en plus critiqué et les appels à le suspendre se multiplient après une série de dérapages et de controverses sur la place de l'islam dans la société. Jean-Christophe Cambadélis, membre de la direction du Parti socialiste (PS), avait ouvert les hostilités il y a quelques jours en déclarant que «le ressort de l'itinéraire de Besson était le même que celui de Laval», faisant allusion au chef de gouvernement de Philippe Pétain. A noter que les appels à suspendre ou même à enterrer ce débat se sont multipliés ces derniers jours, jusque dans la famille politique du Président Nicolas Sarkozy, après une série de dérapages et de controverses sur la place de l'islam dans la société française. Surpris que l'on doute de leur amour de la France, des binationaux s'interrogent sur la «hiérarchie des appartenances» défendue par le ministre de l'Immigration dans le cadre de ce débat sur l'identité nationale. Une pétition lancée lundi par l'association SOS racisme appelant à mettre fin à un débat présenté comme un «espace de libération de la parole raciste» avait déjà recueilli, hier matin (mercredi) près de 25 000 signatures. Elève avocate, Djohar Sidhoum-Rahal, née en Algérie, est «par filiation» Algérienne par son père et Française par sa mère. «C'est absurde de demander aux gens de faire des hiérarchies car les identités ne sont pas figées», juge-t-elle, observant qu'«il y a des injonctions qui sont faites aux musulmans de dire s'ils sont Français alors qu'elles ne sont pas faites aux chrétiens». De la même façon, note-t-elle, «on ne demande jamais si le grand fortuné qui quitte la France pour fuir le fisc est un traître à la nation». L'identité ne pouvant être «encadrée par des normes juridiques» alors que le ministre est censé «créer de la norme», le débat lancé par M. Besson n'aboutira à «rien de concret», mais aura été au final «une vaste interrogation sur l'islam» déplore la jeune étudiante. Douglas Alteen, un journaliste franco-canadien déclare : «J'aime la France mais me demander si je l'aime plus que le Canada est une question bizarre, un faux débat.»