Souffrance n En 2010, plus de 1 000 malades atteints de l'hépatite B et C figurent sur la liste d'attente pour bénéficier d'un traitement effectif contre cette pandémie virale. C'est ce qu'a déclaré hier, à Alger, Abdelhamid Bouallag, président de l'association nationale «SOS hépatites». D'après les dernières statistiques avancées par le ministère de la Santé, le nombre de personnes atteintes de cette maladie est de 1 200 000. L'absence d'études épidémiologiques, le manque de programmes de sensibilisation en matière de prévention, de dépistage et de prise en charge psychologique, la méconnaissance de la maladie par la population et par les médecins, et le manque de centres de biologie moléculaire sont autant de problèmes soulevés lors de cette journée nationale de lutte contre l'hépatite B et C. Le ministère de la Santé débloque un budget de 350 milliards de centimes chaque année, sans pour autant avancer sur les choses alors que seulement 1 200 malades ont été traités en 2009. Et 80% des médecins, que ce soit dans le secteur privé ou public, ne disposent pas d'autoclaves de paillasse recommandés pour la désinfection du matériel médical. Le non-respect des règles d'hygiène par les praticiens de la santé accélère inéluctablement la propagation de cette maladie transmissible. En Algérie deux médicaments (Peginteferon, Entecavir) seulement sont disponibles au niveau des pharmacies, ce qui gêne une centaine de jeunes malades qui sont dans la phase avancée de cette infection du foie hautement contagieuse et qui continuent de souffrir en silence. Le coût d'une année de prise encharge d'une hépatite C peut aller jusqu'à 144 millions de centimes. Pour l'hépatite B cela dépasse les 500 millions de centimes. Parfois le malade nécessite un traitement durant 3 ans et parfois à vie alors qu'une boîte de médicaments pour un mois est cédé à 40 000 DA, a fait remarquer le président de cette association. C'est pourquoi, M. Bouallag interpelle les responsables de la santé pour traiter de manière sérieuse ce dossier, à commencer par la nécessité d'asseoir de manière urgente une politique nationale de lutte contre cette épidémie virale. Le dossier doit être étudié et conçu par les représentants du ministère de la Santé à la lumière des recommandations engagées et émises par les parlementaires lors de la journée parlementaire du 04 juin 2009. «Au niveau de certaines régions telles que Constantine, Oran ou au Sud du pays, il y a absence totale de centre d'examen de biologie moléculaire», a soulevé le Pr Nabil Debzi, de l'hôpital Mustapha-Pacha. En fait, de nombreuses personnes atteintes par cette maladie sont obligées de se déplacer jusqu'à Alger soit à El-Kettar ou Mustapha-Pacha, soit à l'institut Pasteur pour être diagnostiquées, regrette-t-il. Il a fait savoir que le taux de guérison de l'hépatite C chez les personnes atteintes est de «seulement 40%». Le Pr Saâdi Berkabne de l'hôpital de Bologhine a déploré l'absence en Algérie de dépistage des hépatites chez les femmes enceintes et d'études épidémiologiques relatives à cette maladie qui est, a-t-il dit, parmi les dix premières causes de mortalité dans le monde.