Arguments 75 000 signatures «légalisées», et c?est parti pour la grande aventure de la présidentielle. Pour certains, l?opération ne constitue qu?une simple partie de plaisir. «Nous avons collecté plus de 774 000 signatures au profit de Bouteflika», affirme-t-on au niveau du staff de campagne présidentielle. Un chiffre qui se voit renforcé par les «300 000 signatures légalisées» que Si Afif, membre du mouvement de redressement affirme avoir collectées au profit du président. La formation de Djaballah peut également se targuer d?avoir réuni les signatures requises pour que le cheikh devienne présidentiable. Ainsi, selon un responsable de ce parti, M, Benabdesslem, le compte est bon. «Plus de 300 000 signatures de citoyens dans toutes les wilayas et même à Tizi Ouzou ont été collectées». Par ailleurs, la seule femme à se porter candidate à la présidentielle, en l?occurrence Louisa Hanoune affirme avoir recueilli 92 706 signatures. Un chiffre «qui passera à plus de 100 000 d?ici à dimanche», a-t-elle insisté hier lors de l?annonce de sa candidature officielle. Ce qui lui ouvrira les portes de la course à El-Mouradia. Néanmoins, pour d?autres prétendants à la magistrature suprême, ce chiffre s?est avéré plus facile à compter qu?à réunir. Résultat, les premiers forfaits sont enregistrés. Le week-end dernier a été particulièrement prolifique, puisque tout de suite après la défection de Benyellès, un autre candidat à la candidature a décidé de jeter l?éponge. Il s?agit de Ahmed Benbitour qui rejoint Benyellès pour dénoncer «les blocages devant l?opération de récolte de signatures». D?autres candidats laissent aussi pressentir leur retrait. Il s?agit notamment de Mokdad Sifi et de Reda Malek. Cependant Taleb Ibrahimi pourrait leur emboîter le pas, faute de ne pas avoir réussi à collecter à temps les 75 000 signatures. Toutefois, on préfère parler de «retrait programmé» que d?une défaite. Ainsi, dans le camp des dix, tous se rejoignent pour pointer un doigt accusateur vers une «administration totalement acquise à la cause du président candidat». Ce que le ministre de l?Intérieur, Yazid Zerhouni réfute catégoriquement. A ses yeux «ils (les postulants) ont jeté l?éponge parce qu?ils n?ont pu recueillir les 75 000 signatures électorales». Il se permettra également de mettre en doute le nombre de signatures collectées par certains d?entre eux. Ainsi, selon lui, Benyellès «n?a pu collecter que 6 500 signatures, maintenant, s?il en a 120 000, comme il le prétend qu?il le prouve». Ainsi, selon Zerhouni, le forfait des postulants s?explique plus par le manque d?engouement de la population que par l?instrumentalisation de l?administration. La date limite des dépôts des signatures fixée à lundi aura le mérite de stopper cette guerre des chiffres pour céder la place au vrai combat, celui des programmes des candidats à la présidentielle.