Résumé de la 4e partie n Al Capone échappe à une tentative d'assassinat. Il s'achète aussitôt une Cadillac blindée avec lunette pouvant être transformée en poste de tir… Quelques jours plus tard, c'est au tour d'Antonio Genna, l'aîné de la famille - le Gentleman -, de mourir. Un ami de toujours, Antonio Sapano, l'aborde dans la rue et lui serre chaleureusement la main, tandis que deux tueurs l'arrosent de balles. Cette fois pourtant, Weiss n'y est pour rien. C'est Al Capone le commanditaire du meurtre. La Mafia, dont les Genna sont des parrains influents, ne veut pas du Gentleman pour succéder à Torrio. Elle le trouve trop américain et pas assez italien. Alors, Capone a pris les devants... Mais Earl Weiss est toujours là et bien décidé à avoir la peau de son ennemi mortel. On a vu beaucoup de choses à Chicago, depuis le début des années 20, mais on n'a jamais assisté à ce qui va suivre ! Le Polonais décide ni plus ni moins d'attaquer le quartier général du gang adverse, l'hôtel Morrison, situé en plein quartier italien et surnommé par tout le monde «Fort Capone». Ce dernier est en train de déjeuner dans le restaurant de l'établissement, lorsque son garde du corps, Frank Rio, dit «l'Anguille», se jette sur lui et le plaque au sol. Quatre voitures appartenant à Weiss ont surgi. Ses occupants en descendent et déclenchent un feu de tous les diables. Ils commencent à la mitraillette, puis mettent en batterie un fusil mitrailleur, et une mitrailleuse lourde ! Pendant un quart d'heure, l'hôtel Morrison subit une fusillade digne des tranchées de Verdun. Toutes les fenêtres sont pulvérisées, la façade est criblée de balles. Enfin, satisfaits de cette démonstration de force, les assaillants s'en retournent chez eux. Miraculeusement, il n'y a aucune victime, pas même un blessé. Al Capone réplique, mais à sa manière. Lui, il n'a que faire de ce genre de rodéo. Ce qu'il veut, c'est l'efficacité. Il charge une équipe de tueurs, dont on n'a jamais connu les noms, d'abattre Earl Weiss, lequel a établi son QG dans le magasin de fleurs d'O'Banion. Ils louent l'appartement d'en face et y installent une mitrailleuse. Lorsque le Polonais sort en compagnie de ses gardes du corps, ils ouvrent le feu. On retrouvera quatorze balles de gros calibre dans sa tête et sa poitrine. D'après les médecins, il était certainement mort avant d'avoir touché le sol. Un certain Vincent Drucci remplace Weiss et, fait inédit, quand en avril 1927 il est interpellé par une patrouille de police, il refuse de montrer ses papiers et sort son revolver : il est alors abattu de quatre balles. Au sein de la pègre de Chicago, c'est la sensation ! Maintenant, voilà que les policiers se mettent à tirer eux aussi... Les obsèques de Drucci donnent lieu à une éclatante manifestation de solidarité entre gangsters : Irlandais, Polonais et Italiens le conduisent à sa dernière demeure main dans la main. Mais cette belle fraternité ne dure pas. Le successeur de Drucci, Bugs Moran, est une brute épaisse : il proclame son intention de «faire la peau à ces Siciliens de merde». Chicago n'a pas fini de vivre au son des ukulélés. En attendant, en cette fin des années 20, Al Capone est parvenu au sommet. Il est désormais le maître incontesté du clan italien et règne sur plus de la moitié de la ville. Après l'attaque de l'hôtel Morrison, il s'est installé dans l'Hawthorne Inn, toujours dans le quartier italien. Si son précédent quartier général était appelé «Fort Capone» sur le ton de la plaisanterie, celui-ci mérite vraiment son nom : toutes les fenêtres sont à l'épreuve des balles, les volets sont blindés, il y a des postes de tir un peu partout et des hommes en armes de jour comme de nuit. (à suivre...)